“Une semaine, un oiseau”, le coucou gris
Le MAG vous propose une rubrique hebdomadaire, “Une semaine, un oiseau”, co-rédigée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Champagne-Ardenne et Gérard Rolin, guide ornithologue, créateur de Birder. A travers cette rubrique, ils vous proposent de découvrir chaque semaine un oiseau qui fréquente les plans d’eau, les plaines ou les villages de notre département. Aujourd’hui, partons à la découverte du coucou gris.
C’est un oiseau qu’on entend plus qu’on ne le voit ! Le coucou gris doit son nom à son chant caractéristique qui, dit-on, annonce le printemps, le retour de migration s’observant de la fin du mois de mars aux deux ou trois premières semaines d’avril. Parmi les nombreux proverbes dont il fait l’objet, on dit notamment que quiconque a de l’argent sur lui lorsqu’il entend chanter le coucou pour la première fois dans l’année, sera fortuné les mois suivants. De couleur dominante grise et de la taille d’une tourterelle, cet oiseau particulièrement opportuniste est également connu pour faire élever sa progéniture par d’autres oiseaux.
Après avoir discrètement surveillé le nid de ses futures hôtes (la rousserolle pour la plupart du temps mais aussi le rouge-gorge ou encore la bergeronnette…), la femelle va aller y pondre un œuf en profitant de l’absence de ses propriétaires. Pour que la tromperie soit plus crédible, elle veille au passage à détruire un œuf de ses hébergeurs.
Cette technique n’étant pas toujours assurée, la femelle va recommencer l’opération à plusieurs reprises dans d’autres nids aux environs afin d’augmenter les chances de réussite. La durée d’incubation (douze jours) étant plus courte chez le coucou, son poussin est le premier à s’extraire de sa coquille. L’oisillon s’emploie alors à faire le vide autour de lui en poussant les autres œufs hors du nid. Ce comportement n’a rien d’hégémonique mais s’explique par le fait que, dépourvue de plumes, la peau du poussin est hypersensible et qu’il ne tolère aucun contact. Mis devant le fait accompli, les parents adoptifs vont alors assurer consciencieusement son nourrissage. Devenu deux fois plus gros que ses parents adoptifs, le jeune coucou est contraint de quitter le nid à trois semaines. Ce faisant, il s’expose à la prédation. On estime ainsi que 20 à 30 % des jeunes deviennent adultes. L’émancipation intervient entre la 4e et la 5e semaine d’existence. Arrivés au mois d’août, les jeunes de l’année vont alors entreprendre seuls leur migration vers l’Afrique où ils retrouveront leurs parents naturels déjà sur place depuis plusieurs semaines.
Etienne Clément
(https://champagne-
ardenne.lpo.fr/)
Notre prochain rendez-vous, la huppe fasciée.