“Une semaine, un oiseau”, la tourterelle des bois
Le mot tourterelle nous arrive du latin turtur qui fait référence au chant roucoulé, typique de cette famille, qui est aussi doux et ronronné chez la tourterelle des bois. Comme son nom l’indique, elle est moins citadine que sa cousine turque et fréquente principalement les milieux semi-ouverts arborés : zones bocagères, clairières et zones de taillis forestières, friches boisées mais aussi les grands jardins et les parcs des villes et villages.
Cette grande migratrice atteint le Sahara et nous revient dès les premiers jours d’avril et principalement courant mai. Les mâles sont alors facilement observables, chantant dans les hauteurs des arbres se trouvant à proximité des nids composés de quelques brindilles et rapidement construits dans des buissons. La présence de ronces, lianes ou clématites permet de camoufler au mieux la nichée (un à deux œufs). Les deux sexes sont semblables et élèveront une seconde nichée en été. Les oiseaux quittent notre région en septembre, rarement plus tard.
Une espèce en danger
Les populations sont en forte baisse depuis une quarantaine d’années et des suivis scientifiques avancent une chute régionale de 64 % pour ces quinze dernières années. C’est une des espèces ayant le plus diminué dans notre région. La diminution des haies et boqueteaux de nos campagnes est un des facteurs importants ayant provoqué cet effondrement. Sur les voies de migration, c’est un oiseau qui fait l’objet d’une forte pression de chasse dans les pays méditerranéens. On estime à 800 000 le nombre d’oiseaux tués en Espagne en 2011 dont 400 000 simplement en Andalousie. Ces tirs concernent malheureusement aussi les migrateurs printaniers ayant survécu aux dangers de l’hiver africain et arrivant en France pour se reproduire.
Christophe Hervé
https://champagne-ardenne.lpo.fr
Notre prochain rendez-vous sera avec le sterne pierregarin.