« Quelque chose à te dire » : tellement tentant !
“Quelque chose à te dire”, de Carole Fives, publié aux éditions Gallimard dans la collection Blanche.
Carole Fives est écrivaine, chroniqueuse d’art et plasticienne. Auteure de livres pour la jeunesse, d’essais, de nouvelles et de six romans dont “Térébenthine” qui est en cours d’adaptation télévisuelle. Dans ce précédent roman, elle se livrait déjà à une réflexion sur le statut de l’art et sur la façon dont les modes et l’opinion publique influencent la vie et les choix d’un artiste.
Elle situait alors son intrigue dans le milieu de la peinture et des écoles des beaux-arts. Dans “Quelque chose à te dire”, elle nous plonge dans le monde de la création littéraire. Elsa Feuillet, l’héroïne, est une jeune écrivaine sans succès. Issue d’un milieu modeste, peu aimée et peu soutenue par son entourage, elle vit séparée de son conjoint avec lequel elle partage la garde de leur unique enfant.
Peu sûre d’elle, elle se construit en se modelant sur les personnes qu’elle admire, comme Béatrice Blandy, une écrivaine brillante et célèbre qu’une maladie a emportée prématurément deux ans auparavant. Soucieuse de lui rendre hommage, elle lui dédie son dernier livre. Le veuf de cette femme admirée demande alors à la rencontrer. Ils font connaissance et elle est séduite.
Une idylle se noue à laquelle, pourtant, elle peine à croire. Comment un homme aussi élégant, cultivé, appartenant à une classe sociale aisée peut-il s’attacher à une femme aussi insignifiante ? Malgré ses doutes, elle accepte de s’installer avec lui, y voyant un moyen inespéré d’approcher l’univers de Béatrice Blandy. Tout dans l’appartement porte la marque de l’écrivaine talentueuse dont le mari continue à cultiver le souvenir et à laquelle, progressivement, Elsa s’identifie.
Jusqu’à ce qu’elle découvre, par hasard, un jour où elle est seule, le manuscrit que recherchent avidement les éditeurs : deux carnets comportant le canevas inachevé d’un nouveau roman ! La tentation est grande de les utiliser à son nom… Un thriller captivant à l’écriture fluide et à la fin surprenante.
De notre correspondante Françoise Ramillon