« Une saison pleine » pour le Bragard Kader Rahim aux Emirats arabes unis

Le Bragard Kader Rahim, 33 ans, après cinq ans à Dunkerque, vient de connaître une année intéressante sportivement et humainement dans le Golfe, au Shabab Al-Ahly, à Dubaï. Retour avec l’intéressé sur une saison réussie et sur sa retraite internationale avec l’Algérie.

Jhm quotidien : Quel bilan tirez-vous de cette première expérience aux Emirats arabes unis ?

Kader Rahim : « Nous avons terminé deuxième du championnat et nous avons perdu contre ce même adversaire lors des deux finales de coupe, celle du Président et la Supercoupe, sorte de Trophée des champions. »

jhm quotidien : Comment avez-vous trouvé le niveau du championnat dans le Golfe ?

K. R. : « C’est en-dessous de celui de l’Europe, mais cela demeure un championnat intéressant, avec des étrangers qui montent le niveau et des conditions optimales pour le sportif, que cela soit au niveau de l’organisation, des infrastructures, du matériel, où c’est supérieur à la France. Les staffs sont étoffés, le médical est bien présent pour la récupération, etc… Personnellement, j’ai répondu présent sur le terrain, avec près de soixante minutes jouées par match à mon poste de demi-centre. »

jhm quotidien : Qu’est-ce qui vous a manqué contre Al Sharjah ?

K. R. : « Je n’ai pas de regret car nous avons perdu trois fois contre cet adversaire, dont une fois de deux buts en Supercoupe. C’est une bonne saison. Le club d’Al-Ahli Dubaï a fait beaucoup mieux que l’an passé. Al Sharjah, qui possède aussi deux étrangers, a été meilleur que nous. Leur effectif était plus complet que le nôtre. Ils sont en avance sur nous. »

jhm quotidien : Vous avez terminé votre carrière internationale avec une 31^e place aux Mondiaux, en janvier. Est-ce un regret ?

K. R. : « L’Algérie a été clairement en difficulté. C’est décevant. Mais il faut travailler dans le sport de haut niveau. Notre génération est moins forte que par le passé. Nous sommes dans un creux, avec beaucoup de joueurs qui ne sont pas au niveau international. Le championnat là-bas est faible, il y a des soucis avec la Fédération et l’équipe nationale n’est pas performante. L’Algérie tentera d’aller aux Jeux via la Coupe d’Afrique des nations. Personnellement, j’ai mis un terme à ma carrière internationale. J’ai gagné la CAN, j’y ai joué depuis les cadets jusqu’aux seniors. J’ai plein de bons souvenirs. Je ne peux qu’être fier d’avoir porté à de nombreuses reprises le maillot de mon pays. »

« On réfléchit avec ma famille »

jhm quotidien : Est-ce décevant de ne pas aller aux Jeux de Paris ?

K. R. : « Oui et non. J’aurais aimé faire les Jeux olympiques dans ma carrière. Vu le désordre, ce n’est pas possible. Je préfère partir la tête haute et avec des souvenirs qui resteront gravés. »

jhm quotidien : Où jouerez-vous la saison prochaine ?

K. R. : « On réfléchit avec ma famille. Je suis pour le moment en vacances et je me donne le temps de la réflexion. J’ai réussi une saison pleine, au poste de demi-centre, sans “bobo”. J’ai bientôt 33 ans et je dois aussi penser à l’après carrière, avec un diplôme de master en marketing et management. Humainement, l’expérience à Dubaï fut très enrichissante, avec une culture différente. Le pays met des moyens importants en place, avec le football, le hand, le basket. Notamment l’Arabie Saoudite pour le foot. C’est un pays où il fait bon vivre, très sécurisé, avec une vraie qualité de vie. Je suis très content d’avoir fait ce choix-là. Je suis plus proche de la fin que du début. Je ne veux pas faire une année de trop. »

jhm quotidien : Aimeriez-vous porter la flamme olympique à Saint-Dizier, dans un an ?

K. R. : « J’ai vu que la flamme olympique passerait par la Haute-Marne et Saint-Dizier. Je suis parti à 17 ans de chez moi. J’ai mes proches, ma famille, mes amis. Je n’ai pas pu revenir jouer là-bas. Cela serait un beau clin d’œil d’avoir la flamme olympique entre mes mains. Le handball s’est un peu éteint là-bas. Je veux redonner à la jeunesse ce que ce sport m’a donné. Et remercier les gens de mon quartier de m’avoir toujours soutenu. Je suis candidat. »

Recueillis par Nicolas Chapon