Une ruralité qui crie sa souffrance

Législatives. Les questions de ruralité sont chères aux deux candidats en lice pour la première circonscription. Les éoliennes ont notamment suscité d’intéressants échanges.

C’est un fait, souligné par le journaliste Frédéric Thévenin : le décalage entre les votes des ruraux – qui se sont majoritairement prononcés pour le RN – et les deux villes principales appelle débat. « Dans les villages, les ruraux se sentent oubliés, délaissés. Emmanuel Macron a accentué la différence entre ruralité et métropoles », constate Christophe Bentz qui ne manque pas de citer Marine Le Pen, porte-étendard des oubliés des campagnes.

Bérangère Abba perçoit également un sentiment de déclassement lorsqu’elle se rend dans les petites communes. « Mais objectivement, quand on regarde les dotations, les ruraux ne sont pas sous-dotés », reprend la députée sortante. Souhaitant « faire valoir les spécificités de l’hyper-rural », elle met en exergue une mesure du gouvernement qu’elle souhaite appuyer en Haute-Marne dès que possible « pour faire bénéficier les foyers les plus modestes d’un véhicule électrique de location à 100 € par mois ». Un moyen d’apaiser ceux qui ne décolèrent pas en voyant les frais de carburant grimper en flèche dans leur budget.

Eoliennes : stop pour lui, avec modération pour elle

Le sujet des éoliennes a généré des débats plus animés entre les deux finalistes des Législatives. Pour Christophe Bentz, il faut clairement dire stop. « On est pour un moratoire immédiat et même pour le démantèlement de celles installées. Il faut trouver d’autres solutions. Et puis, les éoliennes ne sont pas écologiques car il faut plus d’énergie pour les produire que ce qu’elles ne fourniront lorsqu’elles seront en activité ». Pointant du doigt les grosses quantités de béton nécessaires pour les implanter, ainsi que leur laideur, le candidat du Rassemblement national est catégorique.

Bérangère Abba était moins radicale. « On a déjà suspendu des projets car la Haute-Marne et le Grand Est sont allés très vite pour en installer. Il faut mobiliser d’autres énergies, comme le photovoltaïque et la méthanisation qui procurent d’autres sources de revenus aux agriculteurs. » Mais pour la candidate d’Ensemble, pas question de démonter celles en fonctionnement. « Sinon, comment feriez-vous pour remplacer l’énergie qu’elles produisent ? » Une question qui a contraint Christophe Bentz à convenir qu’un calendrier prévisionnel devrait être calé le cas échéant.

S. C. S.