Une Rimaucourtoise centenaire à l’Ehpad
Depuis dimanche 12 mars, Yvette Gorgelier-Labbé peut s’enorgueillir (en toute discrétion), du titre de centenaire et, sans doute, de celui de doyenne de Rimaucourt, village où elle est née.
Aînée de cinq enfants, Yvette, munie de son certificat d’études, a dû quitter l’école primaire à 11 ans, pour aider à élever ses sœurs et son frère, s’occuper avec tendresse de sa grand-mère paternelle qui vivait à la ferme familiale et prendre une large part aux travaux quotidiens, tout en suivant des cours à l’Ecole ménagère, ce qui lui a permis d’être une excellente cuisinière.
Adolescente, Yvette tenait à être toujours vêtue et coiffée avec recherche, aidée en cela par sa marraine, fille de Georges Ulmo, maître de forges à Rimaucourt et sénateur de Haute-Marne. Danseuse émérite, elle participait souvent, le dimanche, aux bals clandestins, organisés en pleine période de guerre mondiale par la jeunesse de Rimaucourt. Il lui reste, malgré les années, un souvenir précis de la Libération d’Andelot.
En 1950, elle a épousé Maurice Gorgelier, né lui aussi à Rimaucourt, qui deviendra directeur du Centre de réadaptation de Plappeville, dans la banlieue de Metz. Mais, après de nombreuses et douloureuses opérations, Maurice est décédé à l’âge de 50 ans. Yvette a dû alors diriger seule une famille de cinq enfants, augmentée du plus jeune des fils de son frère, veuf très tôt lui aussi. Elle participera activement, un peu plus tard, à l’éducation de l’un de ses petits-fils.
En toutes circonstances, Yvette a fait face courageusement, aidée par les membres de sa famille rimaucourtoise. Elle aimait d’ailleurs revenir souvent à Rimaucourt où elle a fini par s’installer définitivement. Quatre de ses enfants vivent loin de la Haute-Marne et prennent régulièrement de ses nouvelles ; seul, Bernard est resté fidèle à Rimaucourt ; avec sa compagne Anne-Marie, il lui rend de fréquentes visites à l’Ehpad de Poissons où elle est résidente depuis 2012. Elle est capable encore de s’habiller et de faire seule sa toilette, prouvant par là que la volonté et le courage dont elle a toujours fait preuve ne l’ont pas quittée, elle qui fut plus longtemps veuve que mariée.
Le directeur, Florent Etienne, ainsi que l’ensemble du personnel, sont honorés de compter parmi les résidents quatre centenaires, à commencer par Yvette Gorgelier qui est donc la première de l’année à fêter ses 100 printemps, suivie de Marie-Thérèse Pottier, Régine Grégoire le mois prochain, sans oublier la doyenne de Poissons, Odette Floquet, qui fêtera ses 102 ans le 7 avril.