Une rencontre avec l’explorateur Sébastien Dos Santos Borges
Lundi 18 mars, l’explorateur Sébastien Dos Santos Borges a présenté le long-métrage « Musher l’appel de l’Alaska » en présence de plus de 70 personnes au lycée agricole Edgard-Pisani. Une séance de questions réponses a eu lieu à l’issue de la projection.
Les enseignants Christophe Rémy, Yvan Reynaud, Marie-Noëlle Bernard et Marine Rosselle ont organisé, lundi 18 mars en soirée, une projection du film « Musher l’appel de l’Alaska » de Pierre de Parscau au sein du lycée agricole Edgard-Pisani. Ce dernier a suivi l’explorateur Sébastien Dos Santos Borges, présent dans la salle.
« C’est ma seconde collaboration avec l’établissement. Avec les élèves, nous avons construit un projet pédagogique en 2023 lors d’une de mes expéditions dans le Grand Nord Canada. Chaque semaine, ils recevaient des vidéos ou encore des bandes sonores sur les chiens, leur entraînement, mon trajet, le réchauffement climatique, la faune, la flore, les adaptations aux conditions extrêmes, mes journées, etc. », explique l’explorateur Sébastien Dos Santos Borges.
Durant deux jours, 80 élèves ont pu découvrir le matériel d’une expédition polaire. Mais pas seulement. « Il y a également eu un atelier sur le loup. J’ai organisé des activités avec mes chiens. »
Une aventure sportive et humaine vécu par l’explorateur
Plus de 70 personnes sont venues. Pendant 52 minutes, les spectateurs ont pu découvrir la préparation de Sébastien Dos Santos Borges et de ses 22 chiens pour la mythique course de traîneaux Iditarod Trail Sled Dog Race, puis la course en elle-même. Plus de 1 600 km sans assistance entre les checkpoints. Cette aventure sportive et humaine a été marquée par plusieurs rebondissements.
« Malheureusement, j’ai dû faire le choix de laisser deux de mes chiens à un checkpoint, car ils ne pouvaient pas continuer l’aventure pour leur bien. » Au cours de la course, l’explorateur a appris une mauvaise nouvelle : « L’un de mes chiens que j’ai laissé au checkpoint, Léon, s’est volatilisé. À l’issue de la course, j’ai effectué, pendant deux semaines, mes propres recherches. Malheureusement, aucune trace de lui. Par hasard, trois mois plus tard, un homme en vacances a signalé la présence d’un chien qui ressemble à Léon et qui rôde à proximité de son campement. C’est un miracle de l’avoir retrouvé ». Stéphane Dos Santos Borges a comme projet de faire une fiction sur cette histoire.
Après la projection, les spectateurs ont pu poser des questions à Sébastien Dos Santos Borges. Au vu du nombre de demandes, le sujet du film semble les avoir captivés. À peine le long-métrage fini, la première question a été posée : comment se repère-t-on sur le parcours ? « Tous les 400 mètres, il y a des stickers en bois qui nous donnent les directions. Les chiens la confirment puisqu’ils repèrent facilement où sont passés les concurrents. Je dispose également des GPS. »
Ses chiens comme ses enfants
Comment avez-vous vécu la perte de Léon ? « Je ne comprends pas comment il a pu se perdre. C’est une énigme. Nos chiens sont comme nos enfants. J’ai eu très peur car le loup rôde dans cette région. L’équipe de la course était pessimiste par rapport à ses chances de survie. Quand j’ai reçu un appel pour dire qu’on l’avait peut-être, j’ai ressenti un soulagement. Les liens qui nous unissaient se sont renforcés ». Quelle est leur alimentation ? « Ils mangent de la viande, du poisson, de la graisse et également des compléments alimentaires. En fonction de la température, ils mangent plus régulièrement ».
Comment avez-vous vécu la terrible tempête qui s’est abattue sur vous et vos chiens ? « C’était terrible. Pendant trois jours, on ne voyait pas à un mètre devant nous. Les températures sont descendues à -57°C. En hypothermie, mes chiens se sont blottis derrière le traîneau renversé. Pour leur bien-être, j’ai décidé de tirer la sonnette d’alarme. C’est dans la difficulté qu’on apprend les meilleures leçons. Cela ne m’a pas attristé d’abandonner si proche du but, car la santé de mon troupeau passe avant tout ça. Mes chiens ont été exceptionnels », conclut l’explorateur Sébastien Dos Santos Borges.
Corentin Gouriou