Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Une première enceinte gage de sécurité

A la Belle Allée, quelques mètres de cette enceinte sont encore apparents.

S’il est un mot qui prend tout son sens à Langres, c’est bien celui de « fortification ». Une simple promenade sur les remparts permet de toucher du doigt l’immense patrimoine militaire de la ville. De la place-forte royale à la dernière citadelle bastionnée de France, la cité perchée a inventé une redoutable forteresse, sans cesse agrandie, transformée, adaptée….

Débutons une série dédiée aux grandes étapes des fortifications langroises. Pour ce premier volet, notre voyage dans le temps nous replonge dans l’Antiquité tardive, à la rencontre de la première enceinte urbaine. A partir de la conquête romaine de 52 av. J. C. et durant 3 siècles, la cité des lingons, Andematunnum, devient un puissant centre de romanisation, comptant jusqu’à 8 000 habitants pour une superficie estimée à 68 hectares. A cette époque, la ville est ouverte. Si elle ne comporte pas de fortifications, elle possède cependant des arcs honorifiques situés à l’entrée des principales rues et marquant l’entrée symbolique dans la cité. En témoigne l’arc magnifique préservé aux abords de la porte de l’Hôtel de ville. Les grandes migrations du milieu du IIIe siècle mettent fin à cette période de paix. Confrontée aux attaques, la population se regroupe vers le nord de l’éperon et bâti sa première enceinte, longue d’environ 1900 mètres. Les matériaux sont pris sur place, les vieux monuments publics et religieux désertés sont démantelés dans ce but. Ces blocs de remploi portant certains décors ou inscriptions antiques seront plus tard une manne précieuse pour les archéologues. L’emprise de cette enceinte d’environ 25 hectares est identifiée. A l’est, au nord et à l’ouest, elle épouse la topographie, en limite de pente. Sur ces trois côtés, la muraille sera absorbée par les fortifications postérieures et parviendra ainsi jusqu’à nos jours. Au sud, elle courait le long des actuelles rues Boulière, de la Boucherie, du Petit-Cloître et Joseph-Lhuillier. Certaines demeures en conservent des éléments dans leur cave ou leur cour intérieure. Pour saisir l’apparence de cette première enceinte, faites une balade à la Belle allée où quelques mètres sont encore apparents. Gommez dans votre esprit les bossages médiévaux et vous aurez devant vous un aperçu du parement antique avant sa restauration au 19e siècle. 

De notre correspondante Angélique Roze

Sur le même sujet...

Sommevoire
L’Architecte des bâtiments de France visite Sommevoire
Patrimoine

Jean-Pascal Lemeunier, Architecte des bâtiments de France (ABF) de la Haute-Marne depuis septembre 2023 et Sylvain Garnier, en charge du secteur Nord du département, ont été reçu, mardi 16 avril(...)

Bar-sur-Aube
Le coq a repris sa place sur le clocher de l’église
Patrimoine

Vendredi 19 avril, le père Sébastien Alabi a répondu à l’appel du maire de Colombé-le-Sec, Denis Nicolo, de son conseil municipal, et de l’architecte Mathieu Baty. Il s’est rendu au(...)

Ancerville
Nature, histoire et patrimoine lorrains se déclinent en photos
Animations , Patrimoine

Samedi 20 avril, une cinquantaine de photographes ont bravé la fraîcheur et la grisaille matinales pour participer à un rallye photo organisé par la Maison des jeunes et de la(...)