Une pollution plus importante dans La Mouche

La pollution intervenue dimanche 17 mars dans la rivière La Mouche à hauteur de Noidant-le-Rocheux s’est révélée bien plus mortelle pour la faune piscicole où des centaines de truites sont mortes.

A la lecture de notre article en date du mercredi 20 mars, certains habitants de Noidant-le-Rocheux ont cru à un coup monté. En effet, selon les premières constatations dont nous a fait part l’Office français de la Biodiversité (OFB), une dizaine de truites auraient été retrouvées mortes dans La Mouche. Une pollution serait à l’origine de cette mortalité qui semblait alors bénigne même si cela s’est produit dans une rivière de première catégorie.

Ces derniers ont souhaité faire part de leur interrogation et surtout ils ont témoigné de ce qu’ils ont vu ce jour-là.  «Je me baladais à la sortie du village et j’ai vu plusieurs dizaines de truites mortes dans différents trous d’eau de la rivière», nous rapporte un habitant de Noidant-le-Rocheux. Pour Philippe, ce sont plusieurs centaines de truites qui ont été tuées par une pollution, selon ses propres constatations en ce dimanche 17 mars.

Le garde particulier de l’association de pêche constate lui aussi une mortalité très importante de truites dont certaines sont de très belle taille. Des chabots sont également retrouvés morts dans ce cours d’eau qui a déjà subi des pollutions très importantes. En 1998, 10 000 litres d’azote liquide se retrouvent dans le ruisseau suite à un accident d’un engin agricole tractant une citerne.

Pollution rapide et violente

L’OFB est appelé et réalise ses premières constatations qui conduiront à notre article. Des analyses d’eau sont effectuées également, elles ne relèvent rien d’anormal faisant supposer que la pollution est passée. Le rapport note une «mortalité uniquement piscicole. Les macros invertébrés sont vivants» ou encore «aucun flux polluant» détecté et «eau de couleur normale». Mais les témoins ont constaté une mousse ocre qui n’est pas habituelle sur cette rivière. «J’ai l’impression que l’on a minimisé l’affaire», en conclut le maire de Noidant-le-Rocheux, Nathalie Chalus.

Un sentiment largement partagé dans la commune. «Comment se fait-il qu’il n’y a pas eu d’alerte sur cette pollution. Les agriculteurs ont continué à laisser leurs animaux s’abreuver», s’interroge Philippe. «Si des poissons sont morts, c’est qu’il y a eu une pollution mais personne ne nous a rien dit. J’ai vu des gens ramasser du cresson ce dimanche la», indique Jean-Pierre. La Fédération de pêche a réalisé un suivi pendant une semaine. Le président de la société de pêche, Alain Garnier, par ailleurs maire de Perrancey-les-Vieux-Moulins, n’a été informé qu’au raccroc.

Depuis, il s’est rapproché de la Fédération départementale de la pêche. «Il a été constaté une mortalité très importante d’environ 50 % de la population piscicole», se désole-t-il. L’origine de la pollution n’est pas connue. «J’ai demandé immédiatement s’il y avait eu un accident sur l’autoroute», fait remarquer le président. L’A 31 passe en effet sur les hauteurs de Noidant-le-Rocheux.

«La Mouche a cet endroit est une frayère naturelle. D’ailleurs tout le haut de la commune est en réserve», souligne Alain Garnier qui estime qu’il faudra être patient pour que la population de truites se reconstitue. L’OFB n’a pas pu déterminer l’origine de la pollution qui a été très rapide, ce qui laisse beaucoup de questions en suspens.

Ph. L.