Santé : une plateforme pour mieux orienter les personnes âgées
Une plateforme téléphonique, dédiée aux professionnels de santé, vient de voir le jour à l’hôpital Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz. Elle permet de trouver plus rapidement le bon service pour une personne âgée qui a besoin d’une hospitalisation.
« C’est un jeune bébé qui est en train de grandir ! » Pour le docteur Maria Ferreira, chef du pôle gériatrie et rééducation du GHT Cœur Grand Est, la plateforme parcours personnes âgées, lancée le 4 décembre dernier à l’hôpital Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz, est déjà une réussite. « Il s’agit d’une plateforme téléphonique dédiée aux professionnels de santé, qui permet d’hospitaliser une personne âgée, sans passer par les urgences », détaille la praticienne.
« Aujourd’hui, la solution de facilité pour un médecin traitant, c’est d’envoyer le patient aux urgences. Je voudrais casser ça ! »
Concrètement, sur accord du médecin traitant – « c’est lui le chef d’orchestre, c’est lui qui juge si la personne âgée doit entrer ou non dans la filière gériatrique » – un professionnel de santé appelle la plateforme. Là, un gériatre analyse la situation. « Si la prise en charge peut se faire à domicile, on envoie l’Equipe mobile de gériatrie pour une évaluation. Si l’hospitalisation est pertinente, on va déterminer directement le service adéquat. C’est ça qui est important, ça évite la perte de chance. »
Avec la plateforme, le bon service pour la bonne personne
Par exemple, une personne âgée qui chute à son domicile, va se présenter aux urgences. Si elle n’a pas besoin de chirurgie, elle sera envoyée en court séjour gériatrique, après plusieurs heures d’attente. Sauf qu’il n’y a pas de kiné dans ce service, donc elle va perdre du temps et des chances de se rétablir. Avec la plateforme, elle sera directement orientée vers le service de soins médicaux et de réadaptation, où elle recevra une prise en charge adaptée. « Aujourd’hui, la solution de facilité pour un médecin traitant, c’est d’envoyer le patient aux urgences. Je voudrais casser ça ! », ajoute le docteur Ferreira.
Bien évidemment, cette plateforme ne s’adresse pas aux urgences vitales. « Elle concerne les hospitalisations programmées, avec une prise en charge qui peut attendre 48 ou 72 heures », complète Stéphanie Villa, cadre supérieure de santé du pôle gériatrie. « Si l’hospitalisation peut être programmée dans les jours qui suivent, cela nous laisse le temps de trouver un lit dans le bon service. »
Désengorger les urgences
En deux mois de fonctionnement, la plateforme a déjà été sollicitée à 60 reprises et a permis 48 hospitalisations. Les personnes âgées de plus de 75 ans – les premières concernées par ce dispositif – représentant actuellement 15 % des passages aux urgences, la plateforme devrait permettre de désengorger un peu ce service surchargé. Une première évaluation doit être réalisée au bout de six mois, afin d’étudier la possibilité d’étendre la plateforme. Aujourd’hui en place pour Saint-Dizier et Vitry-le-François, elle pourrait se développer sur Bar-le-Duc et Verdun, si l’ARS débloque les financements nécessaires.
P.-J. P.