Une ouverture dans les règles sur les lacs du Pays de Langres
Cette ouverture aux carnassiers du 1er mai 2018 est marquée par de nouvelles mesures de protection du sandre. Les gardes de la fédération départementale de pêche se sont livrés hier à des opérations de contrôle mais aussi d’explications et de recueil d’informations auprès des pêcheurs.
En ce matin du 1er mai 2018, pour l’ouverture de la pêche aux carnassiers, Dominique Vircondelet et Cédric Bouacha font équipe. Pas en tant que pêcheurs, mais comme gardes de la Fédération départementale, pour une mission de contrôle et de contact sur les lacs du pays de Langres. Ils ont commencé de bonne heure par un petit tour à la Liez, avant de passer la main au garde de l’AAPPMA l’Epinoche langroise. Ensuite, halte à Villegusien, vers l’école de voile.
La grande modification cette année, c’est l’ouverture retardée au 9 juin pour le sandre. Il s’agit de s’assurer que la mesure a été comprise et est réellement appliquée au bord de l’eau, après les abus constatés l’an dernier.
«C’est une très bonne école»
«On doit connaître parfaitement la réglementation et les secteurs sur lesquels on tourne. Pour la réglementation, on a reçu une formation très poussée de la part de la fédération départementale. Les secteurs, on les découvre avec les plus anciens. C’est une très bonne école» pour Cédric Bouacha.
Les gardes ont un planning annuel chargé. Sous la responsabilité de Maxence Lemoine, les gardes de la fédération départementale sont au nombre de onze. Cinq composent la brigade du Sud du département, avec un coordonnateur basé à Nogent Hier matin, une autre équipe parcourait aussi les rives de la Meuse et de la Marne.
La tactique du garde
Premier constat : les pêcheurs ont tous compris le message de la fermeture du sandre. Dominique Vircondelet les interroge systématiquement à ce sujet, ainsi que sur les tailles légales et quotas de prises modifiés l’an dernier. Parmi les missions des gardes, il s’agit de faire remonter à la fédé l’opinion des pêcheurs.
A propos des carnassiers, beaucoup pensent d’ailleurs qu’il faudrait aligner l’ouverture du brochet sur celle du sandre, début juin. «Si on prend un sandre au vif à l’ouverture du brochet, il est foutu. Même si on coupe la ligne» estime ainsi Yves Bertillon, l’ancien boulanger de Dardenay, rencontré à Villegusien. «Il y a 30 ans, l’ouverture du brochet, c’était le 2e samedi de juin» se remémore-t-il.
«Vous gardez le site propre en partant »
Même son de cloche du côté de Saint-Ciergues, où les gardes continuent la tournée. Vers la baie de Morgon, ils contrôlent un groupe de jeunes gens qui ont passé la nuit sur place. Pas d’infraction là aussi à relever, mais une recommandation : «Vous gardez le site propre en partant, on compte sur vous» leur dit Cédric avant de prendre congé.
Plus loin, une famille est présente. Les enfants tendent spontanément leur carte de pêche et sont fiers de montrer un brochet de 62 cm, gardé dans une bourriche ample le temps de la photo. Il regagnera bientôt l’abri des herbiers. Florian Compagnon, pêcheur en float-tube a fait sept prises au mort manié, des «brochets bien gras», mais en dessous des 60 cm. Ils sont aussi repartis dans leur élément.
Il faut parler au pêcheur
«On discute beaucoup, il faut parler au pêcheur, il ne faut pas le brutaliser. Surtout les jeunes, c’est l’avenir.» résume Dominique Vircondelet. «Moi, ma grande satisfaction, c’est le relationnel avec les pêcheurs. Il faut beaucoup discuter. Notre leitmotiv, c’est la prévention» indique Cédric Bouacha. «Ce n’est pas à l’ouverture qu’on voit des gens sans carte.»
De fait, chacun est en règle, des jeunes parfois impressionnés aux plus anciens bien plus décontractés. Les gardes ont ensuite bouclé leur tournée par le lac de Charmes, où les pêcheurs étaient bien présents hier en fin de matinée.
Jean-Noël Deprez
Vidéo : Anicet Seurre
Retrouvez la vidéo de ce reportage en suivant le lien suivant : https://youtu.be/C3f2VHjCT_g
et toutes les autres vidéos pêche sur notre site JHM.fr ou
sur notre chaîne YouTube