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Une orchidée discrète : la listère à feuilles ovales

Une Listère à feuilles ovales (ou Grande Listère) dans la forêt communale de Chatonrupt (près de Joinville).

Nature. Cette orchidée sauvage, peu exigeante, est répandue dans toute la Haute-Marne. Bien  que cette plante soit particulièrement intéressante, sa discrétion fait qu’elle passe la plupart du temps inaperçue. Heureusement, car le promeneur qui la cueille ignore sa rareté.

On appelle également la listère à feuilles ovales (listera ovata) : néottie ovale, grande listère ou double-feuille. Ses populations sont parfois bien représentées dans les bois exposés, en leurs lisières, mais aussi sur certaines pelouses et marais. Cette orchidée terrestre accepte également les sols calcaires, marneux ou argileux, les milieux secs et même parfois humides, ceci jusqu’à 2 500 m ! Elle ressemble à d’autres orchidées de même aspect comme la listère cordée (listera cordata).

Toutefois, la listère à feuilles ovales, comme son nom l’indique, s’identifie aisément à ses deux feuilles vert clair, larges et ovales, placées en opposition l’une par rapport à l’autre, et situées au bas de la tige. Celle-ci, également verte, peut atteindre 60 cm. Ses feuilles lancéolées, dont les supérieures engainent la tige, sont marquées de nombreuses et fortes nervures. Elles ressemblent à celles du plantain ; leur longueur atteint 20 cm.

L’épi floral de cette orchidée aux nombreuses racines en forme de nid, qui s’épanouit de la mi-mai à la mi-juin, porte de nombreuses petites fleurs vertes ou vert-jaunâtre, légèrement teintées de rouge. Insignifiantes à première vue, leur beauté doit s’admirer à la loupe ! Chaque fleur détient une allure de petit bonhomme, le labelle représentant les jambes. Leurs sépales et pétales supérieurs forment un casque au-dessus du gynostème ou colonne (organe sexuel), tandis qu’il n’y a pas d’éperon.

Le labelle, pétale inférieur, porte à sa base une cupule nectarifère. Il est allongé en forme de langue et se scinde à son extrémité en deux lobes. Un sillon est creusé le long de ce labelle et il s’y écoule un nectar qui attire les insectes pollinisateurs : guêpes parasites, tenthrèdes et coléoptères. En remontant ce sillon, les insectes buttent sur le rostellum (partie saillante de la colonne) qui libère alors une substance visqueuse qui colle les pollinies sur leur tête.

Le pollen féconde rarement les parties femelles de sa propre fleur (autogamie) ; il ensemence plutôt d’autres orchidées arrivées à maturité. Ce système dit “allogamie” est le plus répandu chez les plantes ; il a pour avantage de croiser les gènes et d’éviter la dégénérescence des espèces. Aucune des croyances anciennes attribuant des vertus aphrodisiaques au listère à feuilles ovales n’est avérée. Cette illusion a contribué à une cueillette excessive de cette orchidée et provoqué sa raréfaction. Elle est classée en état de préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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