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Une mémoire qui flanche… mais un rendez-vous lointain

Bernard Grandjean a été médecin à Nogent de 1974 à 2011.

Suivi par un psychiatre du centre hospitalier de Dijon depuis 2018, Bernard Grandjean a fait une IRM cérébrale au mois de juillet. Celle-ci montre un risque de démence. Le psychiatre l’envoie donc chez le neurologue… qui lui propose un rendez-vous en mars 2024. Ne reste plus qu’à… attendre !

« J’ai la mémoire qui flanche ! » Médecin généraliste retraité depuis 11 ans, Bernard Grandjean garde le sourire malgré le fait qu’une imagerie par résonance magnétique (IRM) ait révélé un risque de démence.

Cet examen a été passé en juillet à Chaumont. Il a été prescrit par un psychiatre du centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon, qui suit Bernard Grandjean depuis 5 ans pour une dépression. « C’était simplement par précaution compte tenu de mon âge », souligne le médecin retraité. Finalement, les images se sont avérées bien plus inquiétantes que prévu.

« C’est ridicule »

« Quand mon psychiatre a regardé l’IRM, il a remarqué une modification du cortex cérébral. C’est un signe de risque de démence. Il m’a donc pris un rendez-vous chez un neurologue du centre mémoire ressources et recherche du CHU pour que je puisse être suivi », explique Bernard Grandjean.

Quelques jours plus tard, lorsqu’il reçoit le document de prise de rendez-vous, la surprise fut une déflagration. Il y voit inscrit la date du « 13 mars 2024 ». Le rendez-vous a été pris le 16 août donc c’est près de huit mois d’attente ! L’incompréhension a été d’autant plus grande qu’il venait sur recommandation d’un médecin et avec des éléments d’imagerie médicale.

« C’est ridicule », insiste le médecin retraité. Il compare la situation à celles qu’il a connues pendant ses années d’activité à Nogent, de 1974 à 2011, mais rien n’est comparable.

« Si une famille m’appelait le lundi pour une otite, je n’allais pas leur donner un rendez-vous le vendredi. Cela n’aurait pas eu de sens », pointe-t-il. « Vu l’intérêt qu’il y a avec les répercussions sur ma mémoire et donc sur ma vie quotidienne, je m’attendais à avoir un rendez-vous dans les trois mois… ».

Evolution de la médecine

Bernard Grandjean n’a d’ailleurs pas été le seul à être en proie au désarroi. La secrétaire de son psychiatre a également été sidérée. « Avec les années, on commence à bien se connaître. Quand je lui ai donné la date, elle n’a pas du tout pas caché sa surprise. » Voulant éclaircir les motifs de pareil délai, il a aussi appelé directement le service du neurologue. « Son assistante m’a dit que c’étaient les délais normaux », relate-t-il.

« Aujourd’hui, on ne plus joindre un médecin sans passer par une assistante. »

Bernard Grandjean Médecin retraité

Une normalité qui n’était pas celle du médecin retraité du temps de ses années d’exercice. « Quand un patient avait besoin d’être orienté vers un autre confrère, je téléphonais directement au spécialiste en question. Je prenais le rendez-vous sans intermédiaire et il n’y avait pas huit mois d’attente. Aujourd’hui, on ne plus joindre un médecin sans passer par une assistante. »

Bureaucratie toujours plus complexe ou médecins toujours plus débordés, les causes d’une telle situation sont difficiles à identifier. De manière générale, cette situation amène Bernard Grandjean à s’inquiéter de la détérioration de la qualité des soins en France.

Espérer ne pas oublier

« En 2000, le France se classait en première position des systèmes de santé. Et ce, pour l’ensemble du parcours de soins. Que ce soit pour l’accueil et la prise en charge téléphonique, pour le suivi, le « reste à charge » ou encore les urgences. En 2020, nous étions vingtièmes… Il faut arrêter de jouer des coudes ! »

N’ayant pas l’ambition de « réformer l’hôpital » et ne voulant pas user de son privilège d’ancien médecin pour obtenir un rendez-vous plus rapide, Bernard Grandjean espère simplement « ne pas oublier le rendez-vous d’ici là ». Gardant son humour et amour pour Jeanne Moreau, il aime rappeler qu’il a « la mémoire qui flanche » !

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

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