Une locataire saccage une maison à Saucourt
Retraités, Michel et Marie-José Martinez proposait une maison en location à Doulaincourt-Saucourt. Leur dernière locataire est partie avec un impayé de 8 288 € et en laissant les lieux dans un état insalubre, avec notamment des centaines d’excréments de chiens jonchant le sol.
« Michel pleure à chaque fois qu’il vient dans cette maison », confie Marie-José Martinez à propos de son mari. Depuis une vingtaine d’années, le couple de retraités louait la maison de la défunte mère de Michel Martinez, à Doulaincourt-Saucourt. A son décès en 2004, ils avaient alors entièrement rénové la maison pour la mettre en location. Jusqu’alors, tout se coulait comme sur un long fleuve tranquille… C’était sans compter leur dernière locataire.
« La maison est saccagée », marmonne la voix serrée Michel Martinez en passant le pas de la porte. A peine entré, les dégâts sont visibles. Quatre chiens y ont été enfermés pendant plusieurs semaines. Des empreintes de griffures marquent la pierre des murs, des centaines d’excréments tapissent le sol, les escaliers en chêne ont des traces d’urine et des mousses et autres objets sont déchiquetés aux quatre coins de la maison.
Obligée de quitter des lieux, mais pas de payer
Par ailleurs, l’ancienne locataire a enlevé des pans de revêtement de sol, a ravagé la cuisine intégrée, a cassé un carreau de vitre, a retiré des pierres de certains murs ou encore a laissé des meubles et des vêtements en vrac. Un cadavre de chat se trouve même dans la véranda. Le tout en partant avec un impayé de 8 288 €. « A mon avis, il y en a pour 60 000 € de travaux », juge Michel Martinez.
« Les APL de la CAF payaient la quasi-totalité du loyer, mais, à partir de juillet 2022, nous n’avons plus rien reçu. Les allocations familiales l’ont mise devant les tribunaux et ont arrêté les versements. On a cherché à joindre la locataire, mais elle ne nous jamais répondu, même à nos lettres recommandées », explique Marie-José Martinez.
Le couple saisit alors un huissier pour pouvoir à nouveau entrer dans le logement. Ce dernier leur recommande d’aller au tribunal. En octobre 2022, il vient avec un serrurier. « Quand le serrurier est sorti de la maison, il était plein de puces. La maison en était infestée », pointe la femme. Au tribunal, la locataire est déclarée en surendettement et se retrouve obligée de quitter les lieux. Et puis c’est tout.
« Aujourd’hui, on aimerait que la justice fasse quelque chose, que quelqu’un vienne constater les dégâts et qu’au moins les impayés lui soient prélevés », espère Marie-José Martinez. A 78 et 76 ans, le coup est dur et le couple est désemparé. « Je ne veux plus de locataires, je vais retaper la maison et on va revendre », confie Michel Martinez. Pour lui, c’est également une page avec des années souvenirs de famille qui va se tourner.
Julia Guinamard