Une maison Ramsar en projet à Outines

L’association Ramsar France, qui lutte pour la préservation des zones humides, tient séminaire jusqu’à ce vendredi à Saint-Dizier. Ce jeudi, des sorties sur le terrain ont permis aux référents et partenaires de cette convention internationale de découvrir la riche biodiversité de la Champagne humide. 

La Champagne humide forme, avec le lac du Der, le lac de la Forêt d’Orient (Aube) et les étangs de Belval (Marne), une même région Ramsar. « La plus grande de France métropolitaine », souligne Maud Potier, de l’établissement Seine Grands Lacs. 

Ramsar, « ce n’est pas un acronyme, c’est le nom d’une ville sur le bord de la Mer Caspienne », précise Jérôme Bignon, président de l’association Ramsar France. C’est là, en Iran, au début des années 70, qu’à l’initiative d’un industriel suisse passionné de biodiversité, des nations se sont liées par une convention afin de protéger les zones humides et leur faune. « Il existe 54 sites labellisés Ramsar en France, l’objectif est d’atteindre la centaine d’ici 20 à 25 ans », explique le président national de Ramsar, qui tient son séminaire durant trois jours à Saint-Dizier (Jhm Quotidien du 28 septembre 2023).

En lieu et place de la MOP

Les Etangs de la Champagne humide sont labellisés Ramsar depuis 1991. Mais c’est l’implication de Seine Grands Lacs qui a permis d’impulser récemment une nouvelle dynamique pour cette région. Une étroite coopération formalisée, mercredi, au théâtre de Saint-Dizier, par la signature d’un contrat de territoire Eau et Climat (CTEC). Son contenu : « Un programme d’actions importantes, grâce à une enveloppe de 800 000 € versés par l’Agence de l’eau, la Région Grand Est et la Dreal », explique Maud Potier.

Parmi ces actions, outre une campagne de communication sur les richesses naturelles locales, figure le projet de création d’une Maison Ramsar à Outines. « Vitrine de l’association et de la biodiversité », elle prendrait place dans les locaux de l’ancienne Maison de l’eau et du poisson (MOP).

Métropole et Outre-Mer

C’est d’ailleurs à proximité du site pressenti, au bord des trois étangs d’Arrigny et d’Outines (dont Les Landres et Le Grand Coulon) que ce jeudi, Maud Potier a conduit un groupe de 35 personnes – référents Ramsar venus de toute la métropole et d’Outre-Mer, employés et bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux, agents de l’Office français de la biodiversité, etc. – à la découverte de plans d’eau à l’abri des regards où évoluent canards, grèbe huppé, mais également ragondins.

Une sortie vivifiante, comme parallèlement dans la Forêt d’Orient et Belval, avant la clôture des travaux, ce vendredi, à la Maison de la Région à Saint-Dizier. 

Lionel Fontaine 

Des pygargues, et même un aigle impérial

En cette fin septembre, deux grues cendrées volent dans le ciel du pays dervois. De bon augure avant la fête qui leur est dédiée et qui sera organisée à partir du 20 octobre. Si les grues sont bien connues par les habitants et les touristes, la région abrite également, et c’est notable, des pygargues à queue blanche, « cousines » du rapace qui est l’emblème national des Etats-Unis d’Amérique. Et récemment, un aigle impérial a même été repéré dans la contrée. Preuve que toutes les espèces avicoles s’y sentent bien.