Une liaison en bus vers Dijon à partir de janvier
A l’initiative du PETR du pays de Langres, une liaison entre Langres et Is-sur-Tille par bus va être mise en place début janvier pour prendre ensuite un correspondance TER pour Dijon. Faut-il que cette formule trouve sa clientèle…
C’est une donnée que l’on oublie. Il avait été calculé qu’environ 1 100 Haut-Marnais se rendaient chaque jour à Dijon, essentiellement pour le travail. Dans le sens inverse se sont près de 800 Bourguignons qui chaque jour se vont en Haute-Marne. Aussi avoir une véritable liaison interrégionnale, interdépartementale avec la cité ducale ne relève pas de l’illusion. C’est d’ailleurs un sujet sur lequel régulièrement des tentatives sont menées.
Ainsi, le 6 juillet 2009, Jean-Paul Bachy président de la Région Champagne-Ardenne et François Patriat son homologue de la région Bourgogne inaugurait une liaison entre Troyes et Dijon ville. Un aller-retour avec un départ à 7 h 15 depuis Langres pour une arrivée à 8 h 28 à Dijon ville.
Las, cette desserte n’a pas survécu. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas d’offres pour se rendre à Dijon. Il existe une liaison à 6 h 23 depuis Langres pour arriver à 7 h 32 mais à la gare de Dijon Porte Neuve. Il faut attendre 9 h 24 pour rejoindre la gare de Dijon ville à 10 h 31. Une liaison à 14 h 27 existe avec une arrivée à 15 h 21 à Dijon ville.
Une offre est présente mais celle-ci n’est pas satisfaisante pour ceux qui se rendent sur leur lieu de travail. Le PETR du pays de Langres s’est donc saisi de ce dossier en travaillant avec la Région Grand Est qui a la compétence transport ferroviaire. «On sait qu’il y a un besoin et notre objectif est de rendre service à la population. On a demandé à la Région Grand Est d’organiser cela», explique le président du PETR Laurent Aubertot. C’est ce travail qui va trouver son application à partir de début janvier et pour une année d’expérimentation.
Pari risqué avec une liaison en bus
Les liaisons proposées sont un complément à l’existant. Cela permet par exemple de se rendre à Dijon en fin de matinée (11 h 36) alors que cette possibilité n’existe pas par le rail. Car, et c’est bien là le principal défaut de cette nouvelle offre, c’est qu’elle passe par le bus de Langres à Is-sur-Tille pour prendre ensuite une correspondance par le rail. Et le temps de parcours passe à 1 h 46 pour effectuer ce trajet, au lieu de l’heure par le train.
«c’est pratiquement le double», fait remarquer Patrick Varney de l’association des usagers des transports, Dplace. «Nous défendons, également une liaison vers Dijon de moins d’une heure. C’est une expérimentation et le but est de transformer les bus en train», souligne Laurent Aubertot. Un point de vue partagé par Dplace : «on ne défend pas le routier mais le fer, surtout dans la situation actuelle».
Le coup de ces 4 allers-retours en semaine et de deux les week-ends est d’environ 600 000 €. «Cela aurait coûté 800 000 € jusqu’à Valmy», fait remarquer le président du PETR. Aussi, l’association des usagers des transports aurait souhaité que ce budget se porte vers un aller-retour de plus par le fer plutôt que de proposer des lignes de bus dont elle doute de l’efficacité et surtout de son succès. «Il faut que cette expérimentation soit concluante pour l’avenir», annonce Laurent Aubertot. Cela semble un pari bien risqué.
Ph. L.
Les horaires prévus :
Départ Langres semaine : 6 h 50 arrivée 8 h 36, 9 h 50 arrivée à 11 h 36, 13 h 50 arrivée à 15 h 36, 17 h 49 arrivée 19 h 37.
Départ Langres samedi : 7 h 50 arrivée 9 h 36, 17 h 50 arrivée 19 h 35
Retour Dijon semaine : 7 h 24 arrivée 9 h 10, 10 h 24 arrivée 12 h 10, 14 h 24 arrivée 16 h 10, 18 h 24 arrivée 20 h 10.
Retour Dijon samedi : 18 h 24 arrivée 20 h 10.
Dans ces liaisons, le bus sera en correspondance avec un ligne TER depuis la gare de Is-sur-Tille pour l’aller. Pour le retour c’est un TER depuis Dijon qui fera la correspondance jusqu’à la gare d’Is-sur-Tille.