Une goutte d’eau – L’édito de Christophe Bonnefoy
Par les temps qui courent, un sou est un sou, comme le disaient nos grands-parents. Un centime, un centime et un euro, un euro. Et cent alors ? Eh bien… c’est toujours bon à prendre, pour le coup. La prime carburant, effective depuis ce lundi, apportera un tout petit peu d’air aux dix millions de foyers fiscaux qui y sont éligibles. Cent euros, pour remplir le réservoir. Cent euros, pour aider à se déplacer de la maison au travail. Cent euros, pour dire que…
Parce que dans les faits, si louable soit-elle, cette mesure ne représente en réalité qu’une goutte d’eau dans le budget des Français. Pour un véhicule de taille (très) moyenne, environ un plein et demi, depuis que le litre de sans plomb 98, pour ne citer que lui, flirte à nouveau avec les 2 euros.
Et encore… faut-il pouvoir prétendre avoir droit à la prime. On ne peut que se réjouir, même si ça n’est peut-être pas le mot le plus adapté, pour les familles les plus modestes, dont les fins de mois démarrent quasiment le 1er. A l’autre bout de la chaîne, on comprendra que les plus aisés n’aient pas besoin de ces 100 euros. Et les autres, alors ? Comme bien souvent, entre les deux, des millions de foyers se serrent, eux aussi, la ceinture mais ne pourront prétendre à cette respiration. Des millions de foyers d’une classe dite moyenne, qui ont de manière récurrente le sentiment d’être les oubliés du coup de pouce. Un peu comme des privilégiés qu’ils ne sont pourtant pas…