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« Une femme pompier ce n’est plus exceptionnel »

Au niveau départemental, sept femmes sont professionnelles sur une équipe de 130 personnes.

Société. Exclues des corps de sapeurs-pompiers jusqu’en 1974, les femmes représentent aujourd’hui un cinquième des effectifs. A l’occasion la journée internationale des droits des femmes, Déborah Chauvetet, caporale au SDIS, se livre sur la féminisation de la profession.

En 1974, près de dix ans après le droit des femmes à ouvrir un compte en banque, Françoise Mabille devient la première sapeuse-pompière*. Trente ans plus tard, en 2005, Déborah Chauvetet, caporale au Service départemental d’Incendie et de Secours, a rejoint les jeunes sapeurs-pompiers à 15 ans. Elle devient volontaire à sa majorité, puis passe le concours pour être professionnelle en 2018, à 28 ans.

« Aujourd’hui, être une femme pompier ce n’est plus exceptionnel. Il y en a énormément du côté des volontaires. Quand on regarde 20 ans arrière, on voit que ça évolue dans le bon sens. C’est une activité qui s’ouvre aux femmes », témoigne Déborah Chauvetet.

Selon le ministère de l’Intérieur, en 2020, les femmes représentaient 6 % des effectifs professionnels et 20 % des volontaires. Du côté des postes à responsabilité, parmi les officiers, sont dénombrées 5 % de femmes professionnelles et 9 % de volontaires.

Pas de discrimination

« J’ai rencontré dans le département des femmes très compétentes et respectées. Ça m’a inspiré. Je n’avais pas un capital confiance énorme, voir des femmes qui ont déjà ouvert la voix m’a rassuré », confie la caporale. Qui souligne : « Si je ne les avais pas eues comme modèle, j’y serai surement aussi arrivée, mais moins sereinement ».

Sur une vingtaine d’années d’exercice, elle ne s’est jamais sentie discriminée ou pénalisée. « Sur l’aspect physique, les femmes ont souvent moins de force que les hommes, alors elles apportent autre chose, par exemple sur le relationnel dans une situation conflictuelle. Mais, cette situation pourrait aussi être celle d’un homme. On retrouve tous types de compétences, autant chez les hommes que chez les femmes. D’ailleurs, certaines sont très fortes physiquement. »

Pour Déborah Chauvetet, ces points relèvent seulement de questions d’organisation, qui ne sont pas nouvelles à l’arrivée des femmes dans la profession. « Les équipes se sont toujours adaptées aux aptitudes de chacun, de s’il y a des grands ou des petits. Il faut continuer de faire en fonction des compétences, sans regarder les sexes. »

Son genre ne l’empêche donc en rien à rêver de carrière. « J’ai passé le concours de sergent en janvier. J’aimerais monter les échelons petit à petit et aller jusqu’au grade de lieutenant, voir de capitaine. »

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

*L’Académie française a approuvé la féminisation des métiers le 28 février 2019.

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