Une édition gravée dans l’histoire !

Rafael Nadal a remporté dimanche son dixième succès porte d’Auteuil. Un exploit inédit, inimaginable, qui le place encore un petit peu plus en haut dans le livre des records. Outre Rafa, des joueurs se sont mis en évidence, d’autres moins. Bilan d’une quinzaine riche en émotions.

On a aimé

La decima de Rafa
Le roi des terriens a accompli dimanche son chef-d’œuvre. Le voilà à dix succès à Roland-Garros, en treize participations ! Un record qui ne sera jamais battu dans les décennies à venir. L’élève de Toni Nadal n’a pas perdu un seul set en route du tournoi, comme en 2008 et 2010, ne laissant que 35 jeux à ses adversaires. Le Taureau de Manacor, qui n’a peut-être jamais été aussi dominateur qu’en 2017 sur ocre, après deux années de galères et de blessures, a survolé les débats, durant la quinzaine sur sa terre fétiche. A 31 ans, l’Espagnol le clame haut et fort : il ne compte pas s’arrêter là, avec quinze Grands chelems dans sa besace.

Kiki et Caro
Krisitina Mladenovic et Caroline Garcia ont atteint les quarts de finale pour la première porte d’Auteuil. Une performance qui n’était pas arrivée depuis 1994.  »Kiki » avait les moyens d’aller plus loin, mais des conditions météo extrêmes (grosses rafales de vent, pluie), ont emporté ses espoirs, elle qui clame haut et fort qu’elle veut gagner des grands tournois et devenir N°1 mondiale.

Jelena Ostapenko
La Lettone de 20 ans a vécu un rêve éveillé à Paris. L’ex-danseuse de salon, qui pratique un jeu ultra offensif et risqué, a vaincu une à une ses adversaires pour renverser la vapeur en finale la favorite roumaine Simona Halep. Sa fraîcheur et sa bouille d’adolescente sûre de ses forces ont plu au public et aux observateurs.

Dominic Thiem
Le jeune autrichien de 23 ans a balayé Novak Djokovic en trois sets, en quart de finale, lui infligeant un 6-0 dans la troisième manche. Avec un revers à une main magnifique, nul doute que l’élève de Günter Bresnik – qui a subi comme les autres la domination de Rafa – se réinvitera dans le dernier carré en Grand chelem.

La fréquentation
Avec plus de 471 000 spectateurs sur les trois semaines (qualifications comprises), le cru 2017 a connu une hausse de fréquentation, soit 16 000 bil-lets de plus qu’en 2016, en partie grâce à la double billetterie des demi-finales hommes qui a connu un franc succès. Les qualifications ont été aussi très fréquentées, avec 21 000 billets vendus.

On a pas aimé

Le parcours des Bleus
Ces dernières années, il n’était pas rare qu’un Français se hisse en quart ou en demi-finale à Paris. Cette année, les Bleus étaient bien pâles, entre paternité pour Tsonga et retours de blessures pour Monfils – le seul à se hisser en huitième de finale – et Gasquet. C’est une réalité. Les trentenaires (Tsonga, Simon, Gasquet) sont moins performants en Grand chelem. Quant aux jeunes, ils ont fait flop chez les juniors et seul Lucas Pouille (23 ans), éliminé ici au troisième tour, et qui est déjà installé dans le Top 15 mondial, semble une alternative crédible pour aller loin dans les grands tournois.

Novak Djokovic
Le Serbe aux douze Grands chelems, qui est retombé N°4 mondial, après Paris, est en plein doute. Depuis son succès porte d’Auteuil, l’an dernier, il ne gagne plus de grand tournoi et il a paru complètement perdu contre Thiem. L’apport d’Andre Agassi devrait lui faire le plus grand bien.

Des comportements douteux
Maxime Hamou, par ses gestes déplacés envers une journaliste, en direct à la télévision, et Laurent Lokoli, qui a refusé de serrer la main à son adversaire, ont dérapé. Tous deux, bénéficiaires d’une wild-card, n’ont pas montré une belle image. Le cas Hamou sera d’ailleurs traité par la commission fédérale des litiges.

Le manque de stars chez les femmes
Si la jeune cogneuse Ostapenko l’a emporté, ce qui est magnifique et a apporté un vent de fraîcheur, les absences de Serena Williams (enceinte) et de Maria Sharapova (non invitée après sa suspension pour dopage) ont donné au tableau féminin peu d’envergure et de ferveur chez les fans.

L’absence de Federer
A 36 ans, le Bâlois, vainqueur de 18 Grands chelems, vainqueur en Australie, a souhaité tirer un trait sur la saison de terre battue et Roland-Garros, au grand dam des fans. Le Suisse préfère se consacrer au gazon qu’il commence à Stuttgart cette semaine.

Nicolas Chapon