Une école pour répondre aux besoins des industriels
A Nogent, l’école de production MetalTech doit ouvrir ses portes ce mercredi 3 octobre. Huit élèves sont déjà inscrits dans ce dispositif, tout nouveau pour le territoire et privilégiant la pratique. Explications avec Vanessa Dassonville, la directrice.
C’est une première pour le bassin nogentais mais également pour toute la région Grand Est. Une école de production va ouvrir ses portes le lundi 3 octobre prochain à Nogent. MetalTech est née pour répondre à plusieurs besoins, notamment à celui des entreprises locales en manque de main d’oeuvre, mais aussi à celui des jeunes en manque de formation et d’orientation. En y faisant leur rentrée, ils vont bénéficier de beaucoup de pratique avec 24 heures d’ateliers par semaine.
En parallèle, ils suivront aussi une dizaine d’heures d’enseignements théoriques avec des matières génériques : histoire, français, anglais, sport, maths et sciences. Tous ces cours, dispensés les lundi et mardi matin et les mercredi après-midi, seront basés sur la pratique uniquement. Ils étudieront par exemple du vocabulaire technique dans la langue de Shakespeare ou encore les mathématiques nécessaires à la lecture d’un plan.
Pour ce faire, les huit jeunes inscrits, âgés de 15 à 18 ans, devraient avoir leur propre bâtiment, dans l’ancienne entreprise Eloi mais les travaux sont loin d’être terminés. « Ce sera au mieux pour fin janvier 2023 », estime Vanessa Dassonville, la directrice de MetalTech. En attendant, pas question de reporter la rentrée. Les cours théoriques se dérouleront dans un local prêté par l’UTT et ceux d’atelier auront lieu dans une halle industrielle inutilisée du CRITT.
Une école avec un CAP au bout
Quand le bâtiment Eloi sera prêt, il accueillera tous les cours ainsi que les bureaux et le réfectoire pour que tout soit réuni au même endroit. Au bout de deux ans dans cette école (et huit semaines de stage la 2e année), dont la scolarité est gratuite, les élèves pourront passer leur CAP Conducteur d’installations de productions (CIP). Pour se former aux métiers de l’usinage et notamment à celui de tourneur-fraiseur, les jeunes utiliseront de vraies machines, d’abord conventionnelles puis à commande numérique. Pour l’instant, l’école possède trois tours, trois fraiseuses, une scie et une rectifieuse, achetées d’occasion. Deux fraiseuses à commande numérique arriveront également début novembre.
MetalTech est une vraie chance pour les jeunes qui s’y lancent. Tous mineurs, âgés de 15 à 18 ans, ils sont en recherche d’une orientation qui soit à leur goût. Parmi eux (cinq garçons et trois filles), plusieurs sont déscolarisés ou avaient entamé des formations (générales ou professionnelles) qui ne leur plaisaient pas. Ils attendent la suite avec impatience. Cette école de production n’est pas seulement là pour former. Comme une véritable entreprise, elle aura des commandes à honorer, pour des pièces entières ou des parties de pièces, un moyen de valoriser les élèves, tout en aidant les entreprises.
Beaucoup de sociétés du bassin nogentais, notamment celles faisant parties de Nogentech, se sont déjà montrées intéressées et l’UTT s’est même déjà positionnée pour une commande d’éprouvettes. Le client devra simplement envoyer un plan pour que MetalTech puisse voir ensuite si elle est réalisable et si elle correspond à ses objectifs. Les recettes de ces commandes financent l’école pour un tiers. Les 2/3 restant proviennent de subventions : Région, Département, ville de Nogent, BPI, fonds Total Energie, Etat avec les ministères de l’Education nationale et du travail.
Laura Spaeter
Il est encore possible de faire sa rentrée à MetalTech et de s’inscrire. Renseignements au 06.71.99.67.30 ou à contact@metaltech-edp52.fr
Vers l’emploi
Après l’obtention de leur CAP CIP, les jeunes inscrits auront la possibilité de continuer leur formation par la première année du Bac pro technicien en réalisation de produits mécaniques (TRPM) qui devrait, par la suite, également ouvrir au sein de l’école de production mais qui existe aussi, avec la 2e année, au lycée Decomble de Chaumont. Avec près de 2000 heures sur machine, les jeunes devraient facilement pouvoir trouver un emploi sur le bassin nogentais car ils seront autonomes sur leur poste.