Une de plus – l’édito de Patrice Chabanet
Sale temps pour les grandes enseignes. Elles baissent leur rideau les unes après les autres. Dernière en date : Habitat Center mis en liquidation judiciaire quelques semaines après la procédure de règlement judiciaire. Ce sont essentiellement des commerces spécialisés dans l’ameublement et, plus encore, le vêtement. Burton, Pimkie, Gap, Kookaï, Camaïeu, San Marina, André, Celio… La liste, hélas, risque de s’allonger.
Cette hécatombe commerciale, il ne faut pas le perdre de vue, a des répercussions sociales importantes avec des milliers de salariés qui se retrouvent sur le pavé. Certains retrouveront un emploi, mais pas tous. A 45 ans ou plus, il n’est pas toujours facile de se recaser, surtout hors de sa région.
Ce qui frappe le plus, c’est l’ampleur et la rapidité du phénomène. Pour le moins, elle prouve que les têtes pensantes des groupes concernés n’ont pas vu venir la tourmente. Maintenant les langues commencent à se délier et à pointer les manquements. Le développement du commerce en ligne a été sous-estimé. Vient ensuite la faible réactivité face au renouvellement de plus en plus rapide des collections, le fast-fashion pour parler comme les spécialistes du marketing. Les ventes de produits d’occasion qui ont à nouveau le vent en poupe, surtout depuis le retour de l’inflation, complètent un tableau plutôt sombre.
Pour le moment on n’entrevoit aucune solution à court terme. On subit. A l’autre bout de la chaîne, les déboires de Casino laissent prévoir de grandes transformations dans le secteur et au-delà. La revitalisation des centres-villes va devenir une priorité. Une question de vie ou de mort.