Une coulée à l’ancienne pour retrouver les gestes des anciens fondeurs

PATRIMOINE. Fidèles à une tradition désormais bien établie, les bénévoles de l’association pour la Sauvegarde du patrimoine métallurgique (ASPM), en partenariat avec le lycée Loritz de Nancy, se sont retrouvés, dimanche 1er octobre, à l’ancienne usine du bas de Dommartin-le-Franc, pour une nouvelle reproduction de la coulée à l’ancienne.

Comme lors des précédentes éditions cette année encore l’animation a été assurée par les élèves en première et deuxième années de BTS fonderie au lycée nancéen. Pour cette expérience unique en son genre, les étudiants ont été accompagnés par leurs professeurs et guidés par plusieurs bénévoles de l’ASPM, tous anciens ouvriers de fonderie. En préambule à cette animation, les visiteurs du jour ont pu à loisir visiter le conservatoire des arts de la métallurgie ainsi que la forge d’Emile qui, pour la circonstance, a repris vie le temps de la journée. Cette forge, animée tout au long de la journée par Jean-Alain, porte simplement le prénom du forgeron qui l’a utilisé pour la première fois.

Tout au long de la matinée, les organisateurs se sont attelés à la préparation du cubilot, qui a été utilisé durant plus de 40 ans au lycée Loritz. Dans le même temps, il a été procédé à la préparation des moules réalisés sur place selon les procédés anciens.

La coulée : un moment exceptionnel

En préalable à la coulée proprement dite, les élèves du lycée Loritz ont préparé, au cours des semaines passées, tous les moules utilisés lors de la coulée. Comme l’explique leur professeur, Philippe Beitz, cette coulée au cubilot est une expérience exceptionnelle pour ces jeunes puisque cet outil n’est plus utilisé depuis plusieurs décennies dans l’industrie moderne.

En début d’après-midi, Elisabeth Robert-Dehault, présidente de I’ASPM, a accueilli plus de 200 visiteurs, venus assister à cette coulée au cubilot. Dans son intervention, la présidente a donné de nombreuses explications sur ce qu’était le travail des employés de fonderie, les techniques utilisées à l’époque et tout le processus du travail de la fonte.

Enfin est venu le moment de la coulée au cours duquel plus de deux tonnes de fonte en fusion ont été coulées. Parmi les pièces réalisées, se trouve une plaque commémorative destinée au cimetière de Rachecourt-Suzémont où reposent les six aviateurs alliés, membres d’équipage bombardier Lancaster, abattus dans la nuit du 7 octobre 1943.

Une nouvelle édition qui a été très suivie par les visiteurs et qui a permis aux jeunes étudiants de refaire avec précision les gestes des anciens fondeurs.

De notre correspondant André Michel