Une conférence gesticulée pour parler nucléaire
Ce vendredi 11 août au bar au Petit Paris, Marie Béduneau tiendra une conférence gesticulée sur le nucléaire. A travers son expérience à la Maison de résistance à Bure, ses recherches, et son humour, la comédienne souhaite nourrir le débat sur ce sujet de société.
« Il n’y a de pro ou d’anti. On n’est jamais vraiment pour ou contre, il y a toujours plus de nuance dans chacun de nos avis. » Pour Marie Béduneau, le nucléaire – comme n’importe quel sujet – ne mener à une position ferme et définitive, d’un côté comme de l’autre. C’est tout l’intérêt de sa venue ce vendredi 11 août, au bar associatif du Petit Paris. Un endroit qu’elle connaît et affectionne. « C’est chouette que ce lieu existe. Je suis déjà venue en concert, jouer à des jeux de société et pour un café philo. C’est bien de pouvoir contribuer à faire vivre ce lieu », explique la jeune femme d’Ancerville (Meuse).
Installée à Lyon à l’époque, elle est intriguée par le sujet du nucléaire au début de l’année 2011. « Il y a d’abord eu une conférence par des Nigériens sur leurs mines d’uranium, puis le drame de Fukushima en mars. J’en suis sortie déprimée et j’ai surtout réalisé que je n’y connaissais rien. » Le point de départ d’une minutieuse recherche d’informations, de lectures, de podcasts, pour mieux appréhender le sujet « sans être scientifique ».
Échanges
En parallèle, la jeune femme devient comédienne en 2015. Depuis, elle s’occupe d’ateliers pour « faire découvrir le théâtre et mener un projet collectif » dans des écoles bragardes, comme à Jean-de-la-Fontaine et Albert-Camus cette année. « C’est intéressant de voir tout ce que le théâtre peut provoquer en termes de cohésion, de découvertes, de débats », s’enthousiasme Marie Béduneau. C’est aussi en 2015 que l’artiste découvre le concept de conférence gesticulée, à mi-chemin entre l’allocution et le one-woman-show.
Une façon originale d’allier ses deux centres d’intérêts et de parler nucléaire « sans que ce soit trop déprimant ou trop technique. C’est un peu « Comment notre histoire à nous permet de parler de la grande histoire » ». En l’occurrence, en partant de son expérience en tant que militante à la Maison de la résistance, où Marie est restée pendant deux ans.
De sa venue suite à la sollicitation de Lucile, bénévole au Petit Paris, l’Ancervilloise espère nourrir le débat sur « un sujet de société qui nous concerne tous ». Le tout, à travers une mise en scène d’auto-stoppeuse, dont une partie retrace son propre vécu : « La première fois que je suis venue à Bure, c’était justement en auto-stop. » Pour l’anecdote, depuis Bure, uniquement via ce moyen de transport, elle a réussi à se rendre aux Îles Canaries (Espagne), connues pour leur engagement dans les énergies renouvelables. Tous les chemins ne mènent pas forcément au nucléaire.
Louis Vanthournout
A 20 h 30 au Petit Paris. Ouverture du bar à 18 h. Entrée libre.
La 120e et dernière date ?
Cette conférence gesticulée sur le nucléaire, Marie Béduneau la présente depuis plusieurs années. « Ce vendredi au Petit Paris, ce sera ma 120e représentation de « Auto-stop Bure » (le titre de la conférence gesticulée, ndlr). Ce sera peut-être ma dernière », annonce la jeune femme. En effet, si elle ne refuse jamais de se produire sur ce spectacle, l’Ancervilloise ne peut se concentrer pleinement à l’élaboration d’un autre, ce qu’elle a dans un coin de sa tête depuis un moment.
De plus, l’opportunité de boucler la boucle à Saint-Dizier revêt un intérêt particulier pour la comédienne. « Je suis déjà venue pour cette conférence gesticulée à la librairie Larcelet. C’était en 2017, ça devait être ma 10e date, j’en étais encore au tout début. A l’époque, on se posait la question de ce qu’allait devenir le Petit Paris justement », se souvient-elle. Rénové à l’extérieur, l’édifice allait connaître de gros travaux dedans et autour, sans savoir qu’il deviendrait un lieu culturel comme aujourd’hui.