Une colocation seniors contre la solitude
Face à la solitude des personnes âgées, un jeune couple veut changer la donne avec une colocation pour seniors. A deux pas du jardin Agathe Roullot, ils ont restauré et transformé une maison en collocation. Les premiers pensionnaires ne devraient plus tarder.
Jessy Fischer travaille en tant qu’aide-soignante. Son mari, Benjamin Fischer, se charge des relations avec les professionnels de santé à la Caisse primaire d’assurance maladie. Ensemble, ils ont fait un constat : beaucoup de personnes âgées souffrent de la solitude. Que ce soit dans le sens premier, le manque d’interactions, ou dans celui de la sécurité, comme pour surveiller d’éventuels chutes ou problèmes de santé.
« Au coin de la rue, une personne autonome est partie en Ehpad. Ses enfants avaient peur qu’elle chute ou qu’il lui arrive quelque chose et que personne ne soit là pour elle », raconte Benjamin Fischer. En réponse à cette observation, il a imaginé avec sa femme un concept de collocation seniors. « Le projet est avant tout social. Le côté humain est très important », souligne Jessy Fischer. Elle rappelle que la maison n’est pas médicalisée. L’objectif est avant tout de rassembler des personnes qui pourront s’entraider et partager des moments conviviaux.
« Nous visons des personnes autonomes », souligne Benjamin Fischer. En effet, l’objectif numéro un de la maison est de lutter contre la solitude, pas de dispenser des soins. D’ailleurs, l’habitation présente de nombreux escaliers, notamment dans l’entrée. « Nous ne les cachons absolument pas. Nous les montrons sur les photos », indique-t-il.
Recherche colocataires
La colocation offre un service clé en main. Tout est géré par les propriétaires : l’électricité, internet, l’entretien des chauffages, des deux pompes à chaleur et des parties communes. « Nous voulons éviter qu’il y ait des disputes du type « c’est toujours moi qui fais ça » », confie Jessy Fischer. Dans ce sens, une charte de « bonne conduite » va être rédigée. Elle sera amenée à évoluer en fonction des retours des pensionnaires.
Néanmoins, cela ne signifie pas que le couple veut s’immiscer dans la vie des habitants de la maison. Au contraire, Benjamin Fischer pointe : « Nous sommes vraiment sur un principe de colocation. Nous ne voulons pas être trop intrusifs. Nous voulons que les résidents soient chez eux ». Leurs seules interventions seront sur l’entretien et l’amélioration des lieux.
« Nous avons réalisé une enquête auprès des associations d’aînés », explique Benjamin Fischer. Celle-ci a réuni plus de 50 répondants afin de connaître leurs intérêts et envies pour le projet. Un peu plus de 80 % d’entre eux se sont déclarés intéressés par le concept. « Deux nous ont même dit qu’ils voulaient s’y installer », s’enthousiasme Benjamin Fischer.
Néanmoins, à cette date, l’idée était encore au stade embryonnaire. Aujourd’hui, les travaux sont terminés et la maison est prête à être habitée. Le couple cherche actuellement des colocataires. Le profil reste souple, avec une considération de l’âge senior à partir 60 ans. « Si la personne a 57 ou 58 ans, ce n’est pas rédhibitoire », nuance Benjamin Fischer. Il poursuit : « Aujourd’hui, notre objectif est de rassurer les personnes intéressées. Leur affirmer que le projet est concret, que ce n’est pas une blague et que c’est lancé ».
Renseignements au 06.99.78.97.96 et sur maisonbonhage52@outlook.fr
Julia Guinamard