Une cérémonie familiale du souvenir

Le 31 août 1886, Eugène Isselin, surveillant pénitentiaire à Clairvaux, a été assassiné dans l’exercice de ses fonctions par Louis Alphonse Austruy. Cet acte était prémédité. Instigateur d’une mutinerie, le détenu avait écopé d’une peine disciplinaire que la direction de l’établissement lui avait infligée quelques jours plus tôt. A 7 h 30 du matin le 31 août 1886, lorsque le surveillant entre dans sa cellule, le détenu jette un objet par terre. Alors que l’agent se baisse pour le ramasser, le prisonnier lui assène un violent coup sur le crâne à l’aide d’une pierre cachée dans son mouchoir. Eugène Isselin a le courage d’aller changer de vêtements avant de se rendre à l’infirmerie où il expirera rapidement.

Louis Alphonse Austruy, condamné à la peine de mort fin novembre 1886, est gracié en janvier 1887 par Jules Grévy, président de la République, puis condamné à perpétuité. Transféré vers Cayenne, il réussira à s’en évader.

Aujourd’hui, la place de la salle des fêtes et du bâtiment des enfants, où se déroulent de nombreuses manifestations pour l’association Renaissance de l’Abbaye de Clairvaux, porte le nom d’Eugène Isselin. Vendredi 20 octobre, la plaque a officiellement été dévoilée devant les 19 membres de sa famille. Un instant de recueillement s’est ensuite déroulé au cimetière de Clairvaux où est inhumé Eugène Isselin dont le nom est désormais inscrit sur le monument érigé dans la cour d’honneur de la Maison centrale. En ces lieux, une cérémonie annuelle continuera d’être perpétrée à la mémoire des personnels morts en service.