Une cause d’actualité – L’édito de Patrice Chabanet
Le rôle des femmes dans la société est régulièrement reconnu. Mais il y a loin de la coupe des bonnes intentions aux lèvres de la reconnaissance dans les faits. En témoigne cette épidémie de féminicides. Une femme enceinte défenestrée dans la Vienne, une autre poignardée à mort en Gironde. Au total, 26 victimes depuis le début de l’année. Déjà… C’est clair, les pouvoirs publics n’ont pas trouvé la parade. La sensibilisation de la police et de la gendarmerie ne suffit pas pour la simple raison que la violence contre les femmes ne se réduit pas à la préparation de l’acte criminel. Elle se diffuse bien en amont. Les inégalités entre les deux sexes constituent un creuset inépuisable. D’où ce combat permanent mené par les femmes, et pas seulement les féministes, pour acquérir les mêmes droits que leurs homologues masculins.
Dernier en date, le projet de loi annoncé par Emmanuel Macron pour inscrire la liberté des femmes à recourir à l’IVG. Il y a quelques années, ce droit paraissait évident. Aujourd’hui, il paraît nécessaire de l’inscrire dans le marbre de la Constitution, comme pour le protéger des menaces qui pèsent sur lui. Ce mauvais vent vient des Etats-Unis où les milieux les plus rétrogrades relèvent la tête. Et que dire de l’exemple le plus effrayant, celui de l’Afghanistan : les femmes y perdent carrément leur personnalité juridique. Pour les sortir de leur enfermement, aucune solidarité internationale, mis à part quelques remontrances diplomatiques. Aucune remise en cause de la bande de criminels, prétendument religieux, qui gouvernent le pays. Là-bas, les femmes ne se battent pas pour l’égalité des salaires. Elles n’ont plus le droit de travailler.