Une Biennale particulière
La quatrième Biennale internationale de design graphique de Chaumont sera notamment marquée par la présentation, du 25 mai au 21 octobre, d’une centaine de créations retenues dans le cadre du 30e Concours d’international d’affiches. Qui seront les heureux élus ? Réponse le 27 mai.
Passage de Festival à Biennale oblige, vieux de 33 ans, le Concours international d’affiches fêtera cette année sa 30e édition. Cet anniversaire renvoie aux racines de la mise en valeur de l’affiche, puis des arts graphiques, à Chaumont, ville hôte du Centre national du graphisme (CNG).
L’histoire est connue. Mais sait-on jamais… A la fin du XIXe siècle, professeur de botanique et populaire député haut-marnais, Gustave Dutailly acquiert et collecte des milliers de documents, dont 4 500 affiches. Parmi ces trésors figurent les créations de maîtres de l’époque, Toulouse-Lautrec, Grasset, Chéret ou Bonnard. Par testament olographe en date du 15 juillet 1905, Gustave Dutailly léguera sa formidable collection à la Ville de Chaumont. « Cette collection a sommeillé pendant presque 80 ans à l’ancienne bibliothèque de Chaumont avant que naisse l’idée de sa mise en valeur », rappelle Thibaud Richard, responsable de la médiation et de la diffusion du CNG. La mise en valeur d’une collection enfouie, méconnue, conservée dans de mauvaises conditions, mobilisera de nombreux acteurs. Alors maire de Chaumont, Cyril de Rouvre accordera sa confiance à des professionnels reconnus. « Le collectif Grapus s’est investi, Raymond Savignac également, le Festival de l’affiche est né en 1990, le succès a été immédiat, Paris et Bâle étaient alors les plaques tournantes du graphisme en Europe, Chaumont s’est fait connaître, la création de ce rendez-vous a créé un véritable engouement dans le monde du graphisme », soulignent, de concert, Thibaud Richard et Mélissa Papet, chargée de communication. Chaumont s’affiche sur les Champs-Elysées. Alors connue des amateurs de football, l’ECAC évoluait alors en Division 2, Chaumont se fait un nom dans le monde artistique.
Un concours prestigieux
Un concours réservé aux graphistes du monde entier est organisé dès la première édition. Les plus grands noms y prennent part. Etre distingué à Chaumont, l’équivalent d’un Oscar ? Une Palme, un Ours d’or. « Ce prix demeure un des plus prestigieux à l’échelle mondiale dans le monde du graphisme. Etre distingué à Chaumont est une reconnaissance. Un prix est également réservé aux graphistes en devenir, des graphistes de moins de 35 ans, ce prix est lui aussi très prisé. L’exemple chaumontais a inspiré beaucoup de personnes. L’INTL de Glasgow est un rendez-vous important pour les graphistes, un concours d’affiches y a été lancé sur le modèle de celui de Chaumont. Les prix décernés à Chaumont ont une valeur particulière dans le monde du graphisme, en Europe comme en Chine ou au Japon », souligne Thibaud Richard.
Preuve de cet engouement, « 1 760 projets » ont été adressés du monde entier dans le cadre du concours de la Biennale à venir. Présidé par Capucine Merkenbrack et Chloé Tercé et renforcé par quatre autres membres, dont le peintre Hervé di Rosa, représentant l’Académie des Beaux-Arts, le jury, réuni, au Signe, les 6 et 7 mars, a retenu une centaine de ces propositions. L’ensemble de ces créations sera présenté au public, au Signe, du 25 mai au 21 octobre. Grand Prix, Prix Espoir, Prix de la Société des Auteurs des arts visuels et des Images Fixes (SAIF), Prix de l’Académie des Beaux-Arts et Prix du Public seront remis le 27 mai, à 17 h, au cinéma A L’affiche, forcément.
T. Bo.