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Une autre époque – L’édito de Christophe Bonnefoy

Ils n’ont à la bouche aujourd’hui que les noms de Ronaldo, Messi, Mbappé ou encore Neymar. Des exemples pour les bouts de chou qui se rêvent champions, icônes, méga stars. Mais pas toujours pour les bonnes raisons. Si les footballeurs en herbe vibrent aux exploits de leurs idoles, ils ont aussi la faiblesse, parfois – question d’éducation et d’époque, sans doute – de s’émerveiller devant le montant des transferts plus que sur ce qui fait à la base la beauté du sport.

Le seul nom d’Henri Michel, lui, réveille en nous le souvenir d’exploits qui ont fait frissonner tous ceux qui, dans les années 80, ne connaissaient pas encore ce foot moderne, qui place la valeur financière d’un joueur avant sa valeur sportive ou humaine. Le nom de l’ancien sélectionneur des Bleus nous replonge dans une ère où l’on vibrait pour les Bossis, Amoros, Fernandez et bien sûr Platini pour n’en citer que quelques-uns. Les plus jeunes se demanderont qui pouvaient bien être ces extra-terrestres. Les autres, un peu plus âgés – à peine – se souviendront, par exemple, d’un anthologique quart de finale de coupe du monde, en 1986, face au Brésil, remporté par les Français aux tirs au but, avec, comme sélectionneur, un certain Henri Michel, justement. Ou encore de son titre olympique en 1984. Le jaune leur reviendra également immédiatement en mémoire. C’était le bon temps où la fidélité à un club n’était pas une exception. Henri Michel fut l’un des joueurs emblématiques du FC Nantes. Il y joua de 1966 à 1982. Son nom restera associé à la belle et riche histoire des Canaris.

Henri Michel s’en est allé. Mais les souvenirs restent. Des couleurs, des sons, des images… D’une autre époque, certes. Mais de purs instants d’émotion. Sans artifice.

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