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Une année record pour la Cobévim

Sur l’année 2022, la Cobévim a collecté 98 024 animaux, dont plus de 76 000 agneaux.

Cobévim affiche une santé de fer au terme d’une année record. Une consolidation qui assoie la force de la coopérative agricole haut-marnaise qui, pour autant, est bien consciente des problématiques et enjeux pèsent sur la filière.

Face à une salle comble, Stéphane Roussey, président de la Cobévim, a présenté, vendredi 9 juin à Andilly-en-Bassigny, un rapport du conseil d’administration 2022 rarement vu qui affiche une hausse du chiffre d’affaires de 7,3 %, dépassant les 20 millions d’euros. « L’année 2022 est marquée par des événements atypiques tels que des prix de vente des agneaux jamais atteints depuis la nuit des temps ; une courbe des prix avec moins de pics et de creux ce qui permet de sécuriser le revenu et les prévisions des élevages et une montée des prix régulière et pérenne depuis 20 ans. Cette sécurisation doit permettre une meilleure projection pour les projets d’installation ou d’agrandissement de troupe », a souligné Stéphane Roussey.

public
Le nombre d’adhérents actifs est passé de 1 552, fin 2021 à 1 566, fin 2022.

En effet, si le prix de vente des agneaux se situait à 7,20 € en 2021, il atteint une moyenne de 7,75 sur l’année 2022 et le tarif de l’agneau frôle les 8 € sur les 4 premiers mois de 2023. Une courbe ascendante régulière qui se couple avec un tassement des charges notamment et une meilleure visibilité à terme pour l’aliment. « Le contexte mondial en ovin nous est aussi favorable. L’embargo algérien favorise la remontée des cours des agneaux espagnols ce qui maintient la pression sur les prix des agneaux du bassin laitier. » Autre point fort de cette année 2022 : la tendance à la hausse de la consommation de viande ovine en France et le taux de pénétration chez les moins de 35 ans avec enfants qui augmente aussi sensiblement. « Cela est remarquable et probablement le fait des différentes communications des professionnels et d’Interbev », a souligné le président. Une communication qui a, en Haute-Marne, bénéficié de l’appui du Conseil départemental via « les opérations menées et l’investissement personnel pour l’abattoir ». 

Renouvellement des générations 

Une situation favorable qui ne fait pas pour autant oublier qu’il reste des points encore sensibles. L’explosion des coûts de production en est un. « Nous n’avons jamais connu un tarif d’aliment aussi élevé. Ce dernier subi la spéculation sur les cours de céréales, des matières premières et de la protéine. Toutes semblent revenir à des tarifs plus stables ce qui laisse présager des prix plus honorables. Cela conforte notre politique d’engagement dans les contrats à termes et pas forcément sur la totalité des besoins. »

Autre préoccupation : les seuils de production de la filière. « Nous arrivons à des seuils de production critiques. Nous avons perdu 2,3 millions de brebis en 20 ans. Si l’hémorragie est estompée, nous ne devons plus perdre de brebis. » 

Une préoccupation qui relève du défi dans le contexte actuel où les éleveurs font face à la prédation (lire en encadré) et à l’agribashing « porté principalement par les antispécistes et les extrémistes ». « Les financements puissants et dangereux de ces associations ne doivent pas détruire le travail de fond réalisé par les producteurs et les filières. » 

personnel de la Cobévim
L’ensemble du personne a été mis en valeur par David Thenail, directeur de la Cobévim.

Pour autant, la Cobévim reste battante et compte bien continuer son travail pour le renouvellement des générations. « 50 % des brebis appartiennent à des éleveurs de 50 ans et 36 % à des plus de 55 ans. L’enjeu est donc primordial, mais les atouts sont plus grands que les contraintes et toutes les conditions sont réunies pour installer de jeunes éleveurs et transmettre les exploitations. » 

La prédation au cœur des préoccupations

un éleveur à côté d'une brebis morte après une attaque de loup
Concernant le loup, la Cobévim en appelle à « un engagement particulier sur le dossier du loup » de la part des élus.

Alors que la présence du loup en Haute-Marne continue de générer des tensions. « La situation devient catastrophique au niveau national. Le nombre de loups, en France, ne cesse de croître et son statut d’espèce en voie de disparition devient discutable. (…) Le statut européen de loup protégé par la convention de Berne doit être revu rapidement. Nous ne demandons pas son extermination mais une régulation sérieuse. »

Une présence à laquelle s’ajoute celle du lynx… « Nous attendons de nos hommes et femmes politiques un engagement particulier sur le dossier du loup particulièrement chronophage qui risque de mettre notre filière en péril. »

Patricia Charmelot

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