Une année pour se former aux métiers de la fonderie
INDUSTRIE. Cédric, Emmanuel, Patrick et Valentin travaillent aujourd’hui à Hachette et Driout où ils sont employés en CDI. Il y a quelques mois encore, ils découvraient à peine l’univers de la fonderie, orientés vers l’UIMM et sa formation mouleur-noyauteur. Rencontre.
Ils s’appellent Cédric, Emmanuel, Patrick et Valentin. Des générations, des personnalités, des parcours différents. Mais de nombreux points communs. D’abord, ils ont de l’humour et de l’auto-dérision : se surnommant « le vieux », « Titoune », « mon responsable », entre eux. Surtout, ils sont entrés dans l’univers de la fonderie que très récemment, venant d’autres univers : « la maintenance et le Placo© » pour Cédric, « le bâtiment » pour Emmanuel et Patrick, « la carrosserie » pour Valentin.
Atelier
Autre point commun : ils ont candidaté à Hachette et Driout, en manque de personnel dans différents secteurs. Historiquement, les Aciéries ont toujours eu un lien fort avec l’UIMM Champagne-Ardenne : le pôle de formation s’adapte aux besoin des entreprises du territoire qui elles, font confiance à la pédagogie des équipes de l’UIMM (nous y reviendrons prochainement). C’est comme ça que nos quatre hommes se sont retrouvés là-bas, en formation mouleur-noyauteur le temps d’une année, dont les deux premiers mois se passent au Greta. « C’est le principe d’une alternance avec une semaine dans notre atelier de formation, et trois semaines en entreprise », détaille Damien Galland, responsable pédagogique de l’UIMM.
Cédric, Emmanuel, Patrick et Valentin font partie d’un groupe de neuf personnes, diplômées officiellement depuis novembre 2022, bien qu’une cérémonie se soit tenue ce jeudi 20 avril. L’occasion de montrer aux membres de la direction le fonctionnement de l’atelier de formation : « Une reproduction de fonderie en quelque sorte », estime Raphaël Rocher, formateur sur le site depuis 12 ans, qui se trouve en réalité dans le lycée Blaise-Pascal. Malgré l’aspect lycée, « il n’y a jamais de rapports élève-professeur », souligne Damien Galland.
Découverte
C’est dans ces locaux il y a dix-huit mois (en plus des Aciéries) que les quatre compères se sont frottés à l’univers de la fonderie : « Ça reste manuel, mais c’est très différent du bâtiment », raconte Patrick. Emmanuel, qui a travaillé dans ce milieu pendant 35 ans – étant même à son compte – acquiesce : « Je ne pensais pas qu’il y avait plein de choses, plein de métiers différents rien que sur la fonderie. Certains plus pénibles que d’autres. Je suis préparateur, donc ça va. » En plus physique, Cédric cite par exemple le poste de « décocheur. Ça lui ferait du bien d’y aller », clame-t-il, regard lancé vers son collègue pour le taquiner. Pour Valentin, le dépaysement n’est pas total : « J’ai toujours travaillé en usine, j’étais à Sommevoire avant. Mais ça reste quand même différent, comme avec le sable, etc… »
Le courageux changement de voie s’est avéré payant. Aujourd’hui, tous les quatre sont épanouis et employés en contrat à durée indéterminée aux Aciéries Hachette et Driout. Aux autres promotions de jouer désormais.
Louis Vanthournout