Une alternance entre théorie et pratique, chez soi et ailleurs 

Lancée l’année dernière, l’alternance hybride dispensée au Cnam vient d’accueillir une nouvelle promotion. Rencontre avec ces étudiants qui ont fait le choix d’étudier en distanciel, à raison de deux jours par semaine.  

Cet après-midi-là, il était temps de rallumer l’écran pour Nathalie, Christine, Sandra et trois autres élèves. Contrairement à d’autres étudiants inscrits dans un cursus similaire, cette promotion de sept n’est pas dans une université ou toute autre structure dédiée, mais plutôt dans la partie réservée à l’antenne bragarde du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), de l’espace créateurs, au Vert-Bois.

 Cours en distanciel, pratique en présentiel

« Les cours ont commencé lundi 18 septembre », explique Florence Landrein, cheffe de projet commercial pour le Cnam. « Ils suivent ce qu’on appelle chez nous une licence hybride. C’est la deuxième année qu’on fait ça. L’année dernière, c’était une licence pro entrepreneuriat et cette année, l’un d’entre eux se trouve dans cette filière et les autres sont en gestion des ressources humaines. »

Concrètement, il s’agit d’une alternance durant laquelle les étudiants vont trois jours en entreprise et deux jours en cours. Toutefois, ces cours ne sont pas donnés par un prof sur place, mais en visioconférence. « Je connecte l’ordi et sur l’écran, ils auront accès à celui de l’enseignant qui est aussi connecté à un autre site de formation en distanciel situé à Châlons-en-Champagne », détaille Florence Landrein. Le présentiel n’est pas pour autant laissé de côté puisque de temps à autre les étudiants, suivis par des tuteurs, doivent tout de même aller à Reims, y compris pour les examens. « L’objectif est de proposer une offre de formation de niveau supérieur, en local, pour permettre à ceux qui le souhaitent de se former ici sans avoir à prendre un appartement à l’extérieur, travailler dans des entreprises d’ici afin qu’ils puissent rester. »

« Des formations universitaires à Saint-Dizier, ça fait 20 ans qu’on en réclame. »

Pour les étudiants, cette formation hybride comporte comme principal avantage, la proximité. « Les autres sont à Reims et Nancy, ce qui voulait dire faire des allers-retours tous les jours là-bas. Financièrement et en termes de temps, ce n’était pas jouable. Pouvoir en suivre ici, c’est important. J’ai trois enfants, un conjoint qui travaille et donc ça me permet d’allier vie pro et perso », constate Sandra, 36 ans, en reconversion professionnelle. « Des formations universitaires à Saint-Dizier, ça fait 20 ans qu’on en réclame. Là, on en a enfin. » En revanche, un inconvénient a pu être noté. « La théorie dure deux jours. Il aurait fallu que ce soit une semaine en continu », remarque Nathalie, 54 ans, ayant repris ses études pour viser des postes plus importants que celui qu’elle avait déjà. « Par exemple, en entreprise, on a des délais à respecter pour ce qui est de la gestion de paye. En n’étant pas là pendant deux jours, il va falloir que je gère mon temps pour tenir les délais », complète Christine, 40 ans. Comme l’évoque Florence Landrein, le Cnam compte bien faire perdurer ce type de modules éducatifs : « Ce sera en fonction des besoins. »