Un week-end entre patrimoine, expo et balade
Culture. Ce samedi 16 septembre, les Journées européennes du patrimoine animaient la ville. Ateliers, expositions et visites de sites habituellement fermés au public, les visiteurs avaient du choix, bien qu’ils ne se soient pas bousculés dans les rues.
Espace Bouchardon, chapelle des Jésuites, donjon, musées, archives et médiathèque départementales, Signe, ex-école Sainte-Marie, Maison des Carmélites, église Saint-Aignan, temple de l’Eglise protestante unie, lavoir d’En Buez, Vieux Chaumont et jardins… Les propositions n’ont pas manqué pour ces journées européennes du patrimoine qui ont mobilisé autant les institutions que les associations.
Malgré cette offre riche, les lieux culturels n’ont pas été pris d’assaut. « Ce matin, nous sommes allés à Langres. C’était très animé. Cet après-midi, nous faisons le tour de Chaumont et c’est beaucoup plus calme », observe Arnaud, un habitant de Chaumont.
Les journées du patrimoine se poursuivent ce dimanche, programme à retrouver ici.
Tout savoir sur le protestantisme dans le sud de la Haute-Marne
L’église protestante unie a organisé, samedi 16 septembre, une exposition sur l’histoire du protestantisme dans le sud de la Haute-Marne. « Nous l’avons réalisée à partir des archives à partir de fin XIXe siècle qui ont été retrouvées dans le grenier du temple de Chaumont. Cette période est marquée par la seconde naissance du protestantisme en Haute-Marne, avec l’arrivée des Alsaciens qui fuient la guerre. Un panneau est notamment consacré au temple de Bourbonne-les-Bains », explique Evelyne Kempf.
Parmi les visiteurs, se trouve Françoise (notre photo). « N’étant pas croyante, j’ai voulu par curiosité découvrir l’histoire de cette religion dans mon département. Pour moi, il est essentiel de connaître le passé de toute religion. Pour avoir passé un Noël dans un temple, je trouve que cette communauté est très accueillante », commente-t-elle.
Une ancienne salle de classe reconstituée
A l’ancienne école Sainte-Marie, l’Institut du patrimoine haut-marnais a reconstitué une ancienne salle de classe à partir de mobiliers et de livres prêtés par des habitants. Elève de l’établissement dans les années 60, Martine a fait la visite accompagnée de Nicole.
« Ces mobiliers nous font revenir plusieurs décennies en arrière. Je trouve que c’est un bon travail qu’a fait l’association », explique Martine. Pour Nicole, « il est essentiel de conserver ce patrimoine pour les futurs générations. L’encrier me rappelle mon enfance. J’adorais écrire avec ». Les deux femmes scrutent un cadre où figurent des photos. Elles recherchent une certaine « Mère Saint-André ».
Le jeu des « Mille bornes » en vedette
A l’ancienne école Sainte-Marie, le Signe a organisé une rencontre avec l’auteur Tony Durand pour la sortie de son livre Mille et une bornes. « Durant cet événement, j’ai essayé d’expliquer le processus créatif d’un graphiste », explique l’auteur.
Après cette rencontre qui a rassemblé une dizaine de personnes, Susanne du Signe a invité les participants à jouer au jeu de société. « Ce que j’aime dans ce jeu, c’est la simplicité des règles et le côté stratégique. Tous les coups sont permis », indique Francine. Pour Virginie, « cette activité permet aux enfants de découvrir les règles de conduite et les panneaux de façon ludique ».
Chaumont sens dessus dessous
Samedi, une vingtaine de personnes sont parties pour une balade animée par Clément Gy, architecte et illustrateur. Il a présenté une série de trois dessins qui sont affichés au gymnase Jean-Masson, du côté du Signe et dans le Vieux Chaumont.
Sur les affiches, apparaissent des bâtiments phares de la ville, construits au fil des époques, imbriqués les uns dans les autres dans tous les sens. « L’enjeu des Journées du patrimoine est de capter des styles d’architecture différents. A Chaumont, mille ans d’histoire se lisent à travers les bâtiments, avec des constructions allant de l’époque médiévale à nos jours », indique Clément Gy.
A terme, le projet sera pérennisé avec des représentation sur panneaux. Des fascicules comprenant des jeux, une carte indiquant les lieux des affiches et un poster de chaque œuvre se récupèrent à l’hôtel de Ville et dans les lieux culturels. Une nouvelle balade a lieu ce dimanche, à 14 h, au départ du gymnase Jean-Masson.
Livres anciens et papier marbré
A l’espace Bouchardon, où se trouvent les Silos éphémères, les livres anciens et le papier marbré ont été à l’honneur. Une exposition composée d’une soixantaine d’ouvrages sélectionnés parmi les 30 000 livres de la collection de la médiathèque ont été présentés. Aux côtés des ouvrages se trouvaient des papiers et tissus marbrés réalisés par Zeynep Uysal, l’une des six marbreurs encore en exercice en France.
« Tous les livres de l’exposition sont XVIIe et XVIIIe siècle. A l’époque, ils étaient vendus sans reliure. Celles-ci étaient ajoutées par la suite, par des relieurs qui les personnalisaient avec des cuirs de différentes qualités, du papier marbré ou des dorures en or », explique Bruno Briquez, conservateur de livres anciens aux Silos.
Zeynep Uysal, qui travaille en collaboration avec des relieurs pour la restauration de livres anciens, mais aussi sur des créations contemporaines, a présenté ses techniques. Elle a également invité les volontaires à s’y essayer.
Coup d’œil à cinq éléments chinois de parure en plumes
Samedi 16 septembre, le musée d’art et d’histoire a proposé une exposition de cinq éléments chinois de parure en plumes. A 15 h 30, la dizaine de participants à la visite commentée a appris que « ces objets proviendraient de la collection Jacquinot, même s’ils n’apparaissent pas dans l’inventaire de la vente de collection », selon la conservatrice.
Cet ensemble est constitué de quatre ornements de coiffure et d’un fragment de collier. Tous ont en commun un matériau surprenant : des plumes de martin-pêcheur. Parmi les visiteurs, Fabienne (notre photo), habitante de Mulhouse et baroudeuse des Journées du patrimoine. « Chaque année, je change de ville. Je les ai faites à Châlons-en-Champagne, Troyes. Cette année, j’ai choisi Chaumont. Recherchant des expositions uniques, je me suis tournée vers le musée d’art ».
L’exposition de modélisme de Rail 52
La section modélisme de Rail 52 expose pour la première fois, à l’ancienne école Saint-Marie. Dans une pièce de 70 m², elle a installé un réseau ferroviaire avec des détails incroyables. Fan de modélisme depuis sa tendre enfance, Bertrand a fait un trajet en voiture de presque une heure spécialement pour voir cette expo.
« Le modélisme permet de créer son propre univers. La seule limite que nous avons, c’est notre imagination. » Cette passion l’a conduit à son futur métier, dépanneur de locomotive. En parallèle, il réalise du contenu vidéo sur le thème des trains miniatures sur sa chaîne Les trains du Tus.
Le patrimoine en sérigraphie
Au centre national du graphisme le Signe, des ateliers de sérigraphie ont été organisés. C’est une technique d’impression utilisant des pochoirs interposés entre l’encre et un support. Pour les Journées du patrimoine, les fontaines Wallace étaient à l’honneur. C’est que ces productions des fonderies d’art du Val-d’Osne (et oui) fêtent leurs 150 ans.
Ce dimanche, de 14 h 30 à 17 h, le Signe propose un atelier sérigraphie sur le même thème à Métallurgic Park, à Dommartin-le-Franc. A Chaumont, des visites des anciens coffres de la Banque de France et des ateliers de fonderie « fabriquez la monnaie du Signe » sont organisés pour cette journée dominicale.
A la découverte des parcs et jardins
L’agence d’attractivité de Haute-Marne invite à la découverte de quelques parcs et jardins de la ville. Au départ du square Philippe-Lebon, les quatre participants ont découvert samedi des coins de verdure pas forcément repérés, comme l’îlot de Bourgogne. « J’ai sélectionné des lieux qui ne sont pas forcément connus des Chaumontais », souligne Anne Braud, guide conférencière à l’agence d’attractivité. Une nouvelle balade est organisée ce dimanche à 15 h. Elle nécessite un véhicule.
Textes et photos Corentin Gouriou et Julia Guinamard