Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Un voyage humanitaire en Ukraine nommé Victoria

Victoria et Ignia à l’abri de la guerre alors que le conflit a commencé il y a un mois.

Ukraine. Entre le 5 et 8 mars dernier, un couple de Dancevoir a effectué un voyage humanitaire. A la frontière de la Slovaquie et de l’Ukraine, leur initiative personnelle et privée a permis de « sortir de l’horreur des réfugiés de guerre ». Elles s’appellent Victoria et Ignia. Récit. 

« Nous rendre là-bas, mon épouse et moi, était aussi la manière de justifier, conforter et valider 30 années de travail. A Besançon ou au Luxembourg, j’effectuais, pour le compte de l’OMI (office des migrations internationales), le contrôle sanitaire des migrants à leur entrée sur le territoire. Là, en nous rendons à la frontière entre la Slovaquie et l’Ukraine, nous serions en tout début de chaine. L’idée était de se confronter aux réfugiés de guerre. Prendre la mesure du problème à sa source et en quelque sorte justifier mon activité passée.

Face à cette agression non justifiée, déloyale et disproportionnée de la Russie, il nous fallait faire quelque chose et agir en fonction de nos moyens. Y aller devenait une évidence et un devoir !

Notre objectif principal et essentiel était clair : ramener deux à trois réfugiés femmes de la frontière Slovako-Ukrainienne pour les conduire là où elles le souhaitaient sur notre trajet. Mais, il n’était pas question de partir à vide.

Après quelques coups de téléphones et contacts, le Rotary Club de Chaumont nous a confié vêtements, couvertures et quelques cartons de médicaments. De son côté, la pharmacie de Châteauvillain a complété l’arrière du pick-up par du lait maternisé 1er âge, des masques, du matériel de premier secours, des désinfectants… Départ de Dancevoir le 5 mars.

En Ukraine, deux jours avant, Victoria et sa mère Ignia avaient fui la banlieue de Kiev, sous les bombes et les hurlements angoissants des sirènes avec quelques effets personnels, leurs passeports et papiers… et leur écureuil, miraculeusement épargnés des flammes et des bombes.

Victoria, Ignia et l’écureuil d’Ukraine

Elles avaient pu rejoindre la gare et ont pris le premier train ayant une petite place. Elles ont ainsi pu rejoindre la ville de Lviw à l’Ouest. Dans un bus, elles rejoignent ensuite, au hasard, Uzhorod, une ville à la frontière de la Slovaquie.

A leur arrivée, rapidement débarquées, elles ont terminé le voyage à pieds jusqu’au poste frontière de Visné Nemecké.

Avec chacune un sac à dos et un sac à main, leur écureuil recroquevillé dans une poche d’anorak, les deux femmes ont été immédiatement, comme tous les autres réfugiés, prises en charge par les ONG. Elles étaient maintenant en sécurité et libres.

De notre côté, arrivés en Slovaquie, à Michalevce, à 45 kms de la frontière, nous recherchions très activement des signes de présence des ONG. Cela a été long et il a fallu être suffisamment patient voir perspicaces tout te se rapprochant de plus en plus de la frontière, en pleine nuit.

Des petites victoires…

Notre première victoire a été de réussir, sans trop de difficulté, à trouver les centres de premier accueil des réfugiés. Au dernier barrage, situé à un carrefour du village, nous avons immédiatement compris que nous étions arrivés car à chaque coin de ce carrefour une ONG était présente : Ordre de Malte, Croix Rouge Internationale et Aide Humanitaire International avec, pour chacun, un rôle spécifique. Cette organisation est complexe et indispensable. Nous avons vite ressenti le professionnalisme et l’efficacité de ces organismes.

Nous avons été pris en charge par Yann, slovaque vivant à Strasbourg et parlant parfaitement le français. Après avoir vidé notre véhicule de ses matériels de premier aide, nous lui avons expliqué notre projet de ramener des réfugiés, là où ils le désiraient selon notre trajet de retour, après une nuit de repos et de sommeil. Très admiratif de notre initiative, c’est lui qui nous a très vite trouvé des candidats et proposé de transporter Victoria et Ignia à Munich où elle rejoindrait une amie d’enfance installée depuis 8 ans en Allemagne.

…à la grande victoire

Après présentation et courte réflexion mutuelles, l’accord était conclu. Le rendez-vous a été fixé au lendemain matin à 5 h. Avec beaucoup d’émotion, nous sommes partis. Le voyage de retour quoique long n’a été qu’une formalité. Et nous avons déposé, selon leur souhait, Victoria et sa mère à la gare de Munich. Quelques embrassades rapides mais poignantes et les voilà partie sous d’autres cieux.

Notre deuxième victoire est d’avoir entièrement réalisé notre objectif principal qui était de ramener quelques réfugiés fuyant les bombes. Mais, la plus belle des victoires est la victoire sur nous-même… Nous en avions le temps, la possibilité, la disponibilité et les moyens… et surtout l’envie ! 

Nous sommes heureux, fiers et contents d’avoir effectué et vécu cette expérience inoubliable ! »

Propos synthétisés par Frédéric Thévenin

f.thevenin@jhm.fr

Les réfugiés ukrainiens s’installent à Colombey
Auteur(s) : Céline Clément
Source : Céline Clément
Durée : 2.59

Sur le même sujet...

Ancerville
Don du sang : une collecte dans la moyenne à Ancerville
Santé , Solidarité

Lundi 22 avril, l’EFS (Établissement français du sang) de Nancy est venu à la MJC d’Ancerville pour une collecte. Les prévisions étaient d’une quarantaine de poches et elles se sont(...)

Assemblée générale des Donneurs de sang
Dommartin-le-Saint-Père
Assemblée générale des Donneurs de sang
Associations , Solidarité

L’assemblée générale de l’association des donneurs de sang Blaise, Blaiseron et Plateaux se tiendra vendredi 3 mai, à 20 h, à la salle des fêtes Jean-Lebas rue de Givaucourt à(...)

Dites-le avec des roses ce week-end
Montier-En-Der
Dites-le avec des roses ce week-end
Solidarité

L’opération “Une rose, un espoir” sera assurée, cette année encore, par Les Pistons du Der, l’association locale de motards qui est toujours présente à cette occasion. La quarantaine de motos(...)