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Un vent d’exotisme souffle sur la forêt de demain

Les plants de cèdre sont actuellement stockés par l’ONF avant d’être plantés dans plusieurs forêts haut-marnaises.

Face au changement climatique, la forêt française s’adapte. Tout en favorisant une régénération par plantation d’essences classiques (hêtre, chêne, etc.), l’Office national des forêts (ONF) a aussi fait le choix de planter des “espèces” plus méridionales : c’est le cas du cèdre de l’Atlas, du pin noir ou du chêne pubescent, qui renvoient plutôt à l’Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou à l’Espagne. On parle de “migration assistée”. Toutefois, précise Jean-François Thivillier, directeur de l’agence de la Haute-Marne, « les plants sont issus de graines françaises, il ne s’agit pas d’importation ». La plantation d’essences qui « supportent les fortes chaleurs et les longues périodes de sécheresse » a été décidée voici quelques années dans le cadre d’un programme régional. Elle a commencé à se concrétiser en 2021. Pour cette année, les plants sont destinés à des forêts dans le secteur de Liffol-le-Petit et Lafauche, ou dans la frange ouest du département, c’est-à-dire, d’une façon générale, « sur des plateaux calcaires ». L’opération aura lieu entre fin octobre et fin mars, à condition bien sûr que le sol ne soit pas gelé.

Tests

L’ONF a souhaité également lancer des tests d’essences encore plus exotiques, mais « sur des très petites surfaces, environ deux hectares », explique Jean-François Thivillier. Exemples d’espèces privilégiées : le calocèdre, qui vient à l’origine d’Amérique du Nord, le noisetier de Byzance, ou le cyprès de l’Arizona. « Nous souhaitons voir comment ces essences s’adaptent à notre territoire », indique le directeur, précisant que les parcelles concernées sont la forêt du Corgebin où l’épidémie de scolytes a fait des ravages et ou le bois Génard à Autreville-sur-la-Renne. Ces tests concernent 15 000 plants, qui s’ajoutent aux 90 000 plants de la « migration assistée » et à environ 100 000 plants “classiques”. « L’essentiel de la régénération reste naturel », souligne le directeur.

L. F.

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