Un vélo pour des clous

Solidarité. Pour sa quatorzième édition, la bourse aux vélos organisée par Chaumont (à pied et) à vélo, a encore connu un beau succès en deux temps : l’offre le matin, la demande l’après-midi.

Devant les porte de l’école Cassin ce samedi matin, Kevin sort de sa voiture quatre bicyclettes vite ré-assemblées. Direction le dépôt de la bourse aux vélos qui réservait la matinée aux vendeurs : « On change les vélos de toute la famille ! On vient tous les ans. J’aime beaucoup les vélos, et j’aime aussi en changer ! » explique Kévin. En connaisseur, il sait ce que valent ses machines : « Les cadres anciens sont assez recherchés, ils sont plus résistants, mieux finis, plus agréables à conduire, plus réactifs aussi. » Une bicyclette vintage, cadre tout acier et vitesses non-indexées, manettes fixées au cadre exhibe des chromes rutilants. Kevin reviendra l’après-midi pour acquérir deux vélos.

Toute la matinée, les vendeurs étaient accueillis avec leurs machines : estimation contradictoire, fixation du prix de vente, participation payée par le vendeur, les choses sont rodées et vont assez vite. Isabelle Breton, membre de l’association organisatrice, veille à tout. « Il y a une dimension sociale dans notre opération : on cherche à ce que les prix soient accessibles à tout le monde. Les vendeurs ne viennent pas ici pour se faire de l’argent mais pour participer à une économie circulaire » détaille-t-elle. Joël venu avec sa fille vendre un petit vélo d’enfant acheté ici même deux ans auparavant, ne dit pas le contraire : « on pourrait vendre plus cher en passant par d’autre biais, des plateformes de vente entre particuliers, mais je préfère la bourse aux vélos. On achète une bicyclette a un prix modique, on la garde un an ou deux, on la remet dans le circuit. L’utilisation plutôt que l’acquisition ! »

266 vélos dans les rayons

Cette année n’aura pas été exceptionnelle en termes de volumes. Avec 266 bécanes mises en vente « on est dans la moyenne » estime Isabelle. Au moment où les portes se sont ouvertes, à 14 h, lançant la vente, pas de cohue, mais une petite foule consciente que c’est dès l’ouverture que le choix serait le plus grand et les opportunités plus nombreuses. Les bonnes affaires, elles, ont duré tout l’après-midi. Marie-Ange et Frédéric sont repartis ravis avec un vélo presque neuf : « Nous sommes famille d’accueil, et il nous fallait un vélo pour le plus jeune des enfants. » Venu avec un budget maximum de 100 euros, le couple n’en aura déboursé que 22 ! Une affaire !

Renaud Busenhard

r.busenhard@jhm.fr