Un valeureux soldat de Napoléon dans le cimetière de Dommarien

histoire. Dans le cimetière de Dommarien se trouve la sépulture de Jean-Baptiste Berchet, soldat de l’Empereur Napoléon, capitaine, chevalier de la légion d’honneur. Mais qui était Jean-Baptiste Berchet ?

Jean-Baptiste Prosper Berchet est né à Dommarien le 12 janvier 1778. C’est durant la période du Directoire (1795-1799), le 27 septembre 1797, qu’il entre en service au sein du 18e régiment d’infanterie de ligne, unité dans laquelle il effectuera la quasi-totalité de sa carrière.

Entre l’an VII et l’an IX de la République, Jean-Baptiste Berchet va être engagé dans l’ensemble des campagnes conduites par l’Armée du Danube et du Rhin.

Après le coup d’état du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), Napoléon Bonaparte devient Premier Consul. Le 8 septembre 1804, Jean-Baptiste Berchet, âgé de 26 ans, est nommé sergent-major. Lancé dans les campagnes de l’Empire, il est blessé une première fois d’un coup de feu au bras gauche lors de la bataille d’Hollabrunn en Autriche le 16 novembre 1805.

Vingt-trois blessures

Le 2 décembre 1805, il participe à la bataille d’Austerlitz qui oppose la Grande Armée aux ordres de l’Empereur Napoléon 1^er à celles de l’Empereur d’Autriche et du Tsar de Russie. Napoléon réussit à cette occasion l’exploit unique de choisir le terrain, d’y amener l’ennemi et de lui imposer son plan.

Episode marquant des campagnes de Napoléon contre la quatrième coalition, la bataille d’Eylau le 8 février 1807 est aussi le premier échec important auquel Napoléon est confronté. Si la victoire française est réelle, dans la mesure où Napoléon reste maître du terrain, Eylau a coûté fort cher : 10 000 tués ou blessés chez les Français. Blessé à 23 reprises dont un coup de feu, quatre coups de sabres et 18 coups de baïonnettes, Berchet à lui seul témoigne de la violence de ce que fut cette bataille.

Choc près de Moscou 

Quatre mois plus tard, il est à nouveau engagé avec son régiment dans la bataille d’Heilsberg et sera une nouvelle fois frappé d’un coup de feu à la jambe droite.

Le 2 février 1809, notre vaillant soldat est nommé lieutenant par décret impérial puis capitaine huit mois plus tard. Le 7 octobre 1811, le capitaine Berchet est nommé chevalier de la légion d’honneur. Il est alors admis par décision de l’Empereur le 12 février 1812 au Collège électoral de Langres. Le 7 septembre 1812 à proximité du village de Borodino, à 125 km de Moscou a lieu la grande confrontation avec la Russie. Le 18^e de Ligne sous les ordres du colonel Pierre Pelleport est de la partie et Berchet à sa suite également.

En campagne en France 

Le capitaine Berchet participera enfin à la campagne de France, qui est la dernière phase de la guerre menée par la 6^e Coalition contre l’Empire français. Napoléon tente d’arrêter l’invasion de la France et de conserver son trône. Le 13 janvier 1814, à la nuit tombante, un détachement de la Garde impériale repousse à Percey-le-Pautel, les Bavarois aux trousses de Napoléon 1^er. Le combat, suppose-t-on, retarda de trois jours la capitulation de la place forte de Langres.

Dès le 30 mars 1814, la bataille de Paris commence : plusieurs portes au nord de la capitale sont attaquées en même temps. L’un des plus célèbres affrontements est celui de la barrière de Clichy. Les coalisés finissent par pénétrer dans la ville. Un armistice est signé dans la soirée et les troupes françaises évacuent la capitale. Napoléon apprend la nouvelle de la capitulation et arrête sa progression vers Paris pour s’établir au château de Fontainebleau, où il signe un traité.

Peut-être à Waterloo

Le capitaine Jean-Baptiste Berchet, qui aura traversé aux premiers rangs la totalité de l’aventure de la Grande Armée, s’éteint le 2 juillet 1827, dans sa 49e année, laissant derrière lui son épouse Jeanne, née Henry et trois enfants : Elisa-Jacquette qui épousera Nicolas Moris avoué au tribunal de Langres, Eugène-Joseph-Prosper, et Alexandrine-Louise-Germaine qui épousera Gédéon-Napoléon Sirodot, capitaine au 21^e régiment d’infanterie légère, chevalier de la Légion d’honneur.

L’histoire ne dit pas précisément si le capitaine Berchet a participé à la dernière grande bataille de l’épopée napoléonienne à Waterloo…mais tout laisse penser qu’il en fut.

Ses cendres ont été ramenées au cimetière de Dommarien comme en témoigne la plaque commémorative déposée sur la sépulture de la famille Berchet.

De notre correspondant Marc Kesseler