Un traumatisme d’ampleur – L’édito de Patrice Chabanet
Dire que les Israéliens ont été surpris par l’attaque du Hamas tient de l’euphémisme. Comment une armée comme Tsahal n’a-t-elle pu détecter les préparatifs d’une opération qui n’avait plus rien à voir avec une simple incursion sur le territore israélien ? Visiblement, les services de renseignement ont été enfumés. Or les terroristes du Hamas ont utilisé les voies terrestre, aérienne et maritime. Un véritable traumatisme qui n’est pas sans rappeler le début de la guerre du Kippour où Israël avait été attaqué par surprise par les pays arabes que l’Etat hébreu avait vaincus en 1967.
La suite ? On la connaît. Passé le moment de sidération, Israël va utiliser tous les moyens à sa disposition. Le Hamas le sait. Mais pour l’organisation soutenue par l’Iran, les pertes civiles n’ont aucune importance : ce sont des martyrs qui servent la cause. Et qui restent marqués dans les esprits.
Israël est également conscient qu’une bonne partie de la communauté internationale se tient à ses côtés. On imagine mal les Etats-Unis prendre ses distances. Cela nous promet des semaines difficiles à un moment où le conflit russo-ukrainien paraît s’éloigner de son issue au fur et à mesure que les combats s’enlisent.
Dans ce magma proche-oriental la radicalisation qui se manifeste dans les deux camps est de mauvais augure. L’extrême-droite israélienne traversée par des pulsions racistes et le fondamentalisme religieux qui irrigue le Hamas laissent craindre une détermination dans le rejet de l’autre. Ce n’est pas la question des otages – civils et militaires – enlevés en Israël même dès le début de l’attaque qui laisse espérer un début d’apaisement. Aujourd’hui la parole est aux armes.