Un temple de la Renaissance
Les murs ont la parole. Avec les beaux jours, le petit train reprend la route des remparts et les monuments accueillent de nouveau les visiteurs. Parmi ces monuments, la plus emblématique tour langroise, la Tour de Navarre. Pénétrons dans ce temple de la Renaissance…
Elle est massive mais tout à la fois élégante, la reine du dispositif militaire de Langres ne passe pas inaperçue ! A l’approche de sa silhouette, la curiosité du passant est attisée… Descendons le grand escalier qui mène dans la salle basse, au plus près de ses entrailles… C’est ici que tout a débuté, il y a 500 ans.
A cette époque, Langres est cernée par la Franche-Comté et la Lorraine qui sont terres étrangères, terres d’Empire. Depuis peu, la Bourgogne elle, est française, conquise par Louis XI. Langres doit s’adapter à l’arme nouvelle : l’artillerie. Perfectionnée depuis un demi-siècle, elle fait des merveilles dans l’attaque des cités. Les hauts murs hérités de l’époque médiévale sont désormais trop exposés aux tirs. Il faut trouver de nouveaux modèles d’ouvrages, capables de résister et de répliquer à ces tirs. C’est pour cela que la Tour Navarre a été construite. Son histoire commence au printemps 1512, sous le règne de Louis XII.
Première étape, on s’attaque à la roche mère. Au pied de l’escalier, un gros rocher en témoigne… Il porte la trace des outils qui l’ont entamée afin d’asseoir les fondations. Avec ses mensurations, la tour de Navarre est la reine des remparts. Si la cité comptait d’autres tours, jamais on avait vu une telle construction : des murs de 7 m d’épaisseur, 13 casemates et 20 embrasures… de quoi défier n’importe quel ennemi ! Et que pensez-vous de sa voûte… Une jolie forme de palmier ! Solide, régulière et esthétique, elle assure l’essentiel de la stabilité de l’édifice. Ses douze arcs lancés depuis le pilier central viennent retomber sur les murs. Un véritable squelette de pierre.
De notre correspondante Angélique Roze