Un sursis – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est ce qui s’appelle se jouer des éléments. Voire être carrément capable d’influer sur le cours des événements. On exagère à peine, ne rêvons tout de même pas. Mais en tout cas, Emmanuel Macron a parfaitement réussi son début de quinquennat. Ne nous enflammons certes pas trop vite, dès le retour de la loi Travail sous les feux de l’actualité – très vite donc -, les nuages risquent de s’amonceler dans le ciel du nouveau gouvernement. En attendant, après une entrée en matière plutôt bien négociée et deux premières semaines sans anicroche, ce dimanche 21 mai aura sans doute valeur de beau symbole pour le nouveau chef de l’Etat. La situation de l’entreprise GM&S, dans la Creuse, semblait désespérée, au point que ses salariés en étaient arrivés à piéger leur usine dans un ultime appel au secours. Il aura suffi, ce week-end, de deux coups de fil : l’un au patron de Renault, l’autre à celui de Peugeot, pour dégager en partie l’horizon. Les deux constructeurs automobiles se sont engagés à augmenter leurs commandes à l’équipementier. Cela devrait permettre, au moins temporairement, de sauver des emplois et de continuer à envisager relativement sereinement la reprise de l’entreprise. De surcroît, puisqu’on parle de symbole, c’est un ministre… Les Républicains – celui de l’Economie – qui peut aujourd’hui se vanter d’avoir débloqué une situation bien mal engagée.
Reste désormais à savoir si les promesses seront tenues. Les gouvernements précédents avaient, eux aussi, réussi quelques belles opérations. Mais elles se sont avérées plus porteuses en terme de communication – sur le moment du moins – que véritablement pérennes en matière d’emploi.