Un SOS pour l’Ukraine
SOLIDARITE. Olha Pradelle, d’origine ukrainienne, lance depuis mardi 1er mars un appel aux dons destinés à la population de ce pays qui vit ses heures les plus sombres depuis le début de l’opération militaire russe lancée le 23 février dernier.
Olha (Olga, en français) Pradelle est d’origine ukrainienne et pharmacienne de formation. Mais, depuis des années, elle est mariée et vit avec un agriculteur de Buissières-lès-Belmont où tous deux travaillent sur leur GAEC. Bien sûr, depuis le début de crise diplomatique russo-ukrainienne en 2013 elle sait que les tensions entre la Russie et l’Ukraine sont vives. Mais, comme beaucoup, elle était loin d’imaginer qu’un jour la guerre serait déclarée.
Le lancement de l’opération militaire russe dans la nuit du 23 au 24 février a été un choc et, depuis, tous les jours elle regarde son téléphone avec la boule au ventre. « Mes parents sont Ukrainiens et, par l’ironie du sort, je suis née en Russie car mon père a dû partir pour y travailler sur un chalutierMais mon âme, mes ancêtres sont Cosaques. Je suis une Kozaktchka (femme cosaque, Ndlr). J’ai fait mes études à Kharkiv, à environ 400 km à l’Est de Kiev où j’ai toujours de la famille et des amis. J’ai aussi travaillé à Kiev et j’ai gardé des contacts avec mes collègues. Là-bas, quand on devient pharmacien on est aussi gradé pour l’armée, on doit servir son pays », explique Olha. Et, c’est exactement ce qu’elle a décidé de faire : servir son pays, celui de ses parents, en lançant un appel afin de récupérer de quoi secourir les civils qui tentent de survivre comme ils le peuvent.
« Un premier bus partira la semaine prochaine »
Un message qu’elle a diffusé à son réseau d’amis en France afin de pouvoir réunir en urgence l’aide humanitaire nécessaire (lire en encadré). « Un premier bus partira la semaine prochaine. Je dois réunir tout vendredi soir pour ensuite répartir dans des colis, plus simple à gérer une fois là-bas. »
Beaucoup ont déjà répondu présent et apporteront leur aide. Le garage Opel aux Tuileries, centralisera tous les dons. Le patron de Bruno pizzaïolo s’est proposé de servir de point relais durant sa tournée de cette semaine et met à disposition de réfugiés un appartement, un studio et deux chambres, pour peu que les collectivités prennent en charge les frais inhérents, comme l’eau le gaz et l’électricité. Vingeanne Transports a également répondu favorablement tout comme les Ambulance lingonnes. D’autres actions se mettent en place en parallèle comme c’est le cas dans la filière bois. Tony Plubel travaille aussi beaucoup avec des scieries des pays de l’Est dont la Slovaquie et l’Ukraine. « Nous avons reçu un mail ce matin avec une liste de produits de premières nécessité et nous nous organisons pour essayer d’y répondre. »
Une solidarité qui se met donc en place, centralisée par Olha Pradelle, l’œil rivé sur son téléphone et la télévision. « Voir ces villes où j’ai vécu, où j’ai de la famille, des amis détruites par des bombes c’est un vrai crève-cœur. » Espérant évidemment ne pas recevoir de nouvelles dramatiques de ses proches, elle est bien décidée à faire tout ce qu’elle pourra pour aider l’Ukraine et « être une vraie Kozaktchka ».
Patricia Charmelot
Quoi envoyer ?
Les contacts d’Olha lui ont fait état d’un besoin urgent différents produits pour soigner les nombreux blessés. La liste comporte évidemment de kits médicaux pour blessés de guerre, des trousses individuelles de premiers secours mais aussi des antibiotiques et des anti-inflammatoires. Ils ont aussi besoin de doliprane ou de paracétamol, mais pas d’ibuprofène, proscrit en raison du Covid qui sévit toujours. « La pharmacie de Chalindrey s’est proposée pour également collecter tout ce qu’elle pourra », souligne Olha. Bien évidemment parmi tous ces besoins médicaux, les particuliers ne pourront pas répondre à tout. C’est donc aussi un appel aux médecins, infirmiers, pharmaciens qui est lancé.
A cela il faut ajouter des lampes frontales ou des lampes torches, car l’électricité est coupée en raison des bombardements.