Un SOS pour les oiseaux des jardins
Le premier Salon des oiseaux de jardin, organisé à Outines fin octobre, a fourni à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) l’occasion de sensibiliser le public sur la raréfaction des oiseaux des jardins. Chacun peut à son niveau participer à leur protection.
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et les ornithologues s’inquiètent de la chute des populations de granivores. «Il s’est passé quelque chose. Tous les observateurs habituels constatent qu’il y avait très peu d’oiseaux l’hiver dernier et pendant les quelques jours de froid, les oiseaux ne sont pas apparus malgré les mangeoires installées dans les jardins», explique un animateur de la LPO.
Même les moineaux
Pinsons, chardonnerets et verdiers semblent avoir pratiquement disparu. Ceux que les ornithologues capturent pour les baguer confirment une situation alarmante : «Les oiseaux présentent un état de santé dégradé, avec des maladies sur les pattes notamment» ajoute l’animateur. «L’une des causes principales de la disparition des oiseaux résulte de la raréfaction de leur habitat. Ainsi, le moineau friquet qui niche en colonies dans des cavités est de moins en moins accepté aux abords de nos maisons qui, dans le même temps, deviennent de plus en plus hermétiques. Où s’installer lorsqu’il n’y a plus d’anfractuosités ? Le chardonneret, lui, à l’instar des autres granivores, souffre d’un manque de nourriture. Sa pitance se réduit au rythme de la disparition des friches agricoles. Le déclin des moineaux est lié à la disparition des insectes et le manque de nourriture à un moment crucial dans le développement des oisillons. L’absence de nourriture a provoqué la faiblesse du moineau, avec un état parasitaire et immunitaire dégradé» développe l’animateur.
Protéger les espèces en péril
«Aménagez vos jardins ! Saviez-vous que la superficie cumulée de nos jardins est plus grande que celle de l’ensemble des réserves naturelles de France ? Ce qui représente une incroyable zone de refuge pour les oiseaux. Encore faut-il que votre jardin ne soit pas qu’une grande pelouse tondue. Pensez aux haies, aux bosquets, aux arbres. Plantez des sureaux ou des sorbiers qui offriront les baies dont les oiseaux raffolent en hiver», encourage l’animateur, «et laissez les fleurs de chardons en place durant toute la saison froide : c’est beau et les chardonnerets vous récompenseront en venant vous rendre visite». Tels sont les conseils donnés par l’animateur.
De notre correspondant
Jean-Pierre Julien
Une journée de sensibilisation
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) organisait, à Der Nature à Outines, le premier salon des oiseaux de jardin fin octobre . Cette initiative visait à sensibiliser la protection des oiseaux dans les jardins naturels et la biodiversité qui s’y trouve grâce à des conférences et des animations variées.
Ce salon s’adressait aux grands et aux petits. Ces derniers n’étaient pas oubliés puisqu’ils ont pu participer à un concours de dessins, réaliser des oiseaux avec de la pâte à modeler et même avec leurs parents, trouver et identifier les treize oiseaux cachés dans la salle d’exposition.
Les jeunes enfants étaient également invités à confectionner des nichoirs et des mangeoires en bois. Les amoureux des oiseaux et de la nature en général ont pu admirer les œuvres des différents exposants, qu’ils soient peintres, photographes, dessinateurs ou qu’ils donnent vie et chaleur au métal.
Le salon des oiseaux du jardin organisé immédiatement après le salon bio et nature, conforte la vocation de la LPO qui s’articule autour de trois objectifs : la protection des espèces dont les oiseaux, la conservation des espaces et l’éducation et la sensibilisation du public. Pour la LPO, présidée par Etienne Clément, l’objectif de ce salon est atteint. Il a permis d’inciter les visiteurs à rendre leur jardin plus accueillant pour les oiseaux mais aussi pour la nature, dans une ambiance festive et conviviale.