Un signe – L’édito de Christophe Bonnefoy
La visite de Joe Biden en Israël est un signe. Reste à savoir lequel. Bien malin, celui qui peut en effet décrypter clairement la situation dans et autour de l’État hébreu. Tout aussi visionnaire, l’expert – ou devrait-on dire le devin – qui parviendra à dire précisément qui va faire quoi, ou même qui est responsable de quoi, pour chaque acte venu ponctuer le quotidien de ce qui est, n’ayons pas peur des mots, une guerre.
On sait les liens qui unissent Américains et Israéliens. Ils ne sont ni nouveaux ni bien mystérieux. On sait aussi qu’ils ne sont pas que d’amitié, mais qu’il s’est instauré entre les deux pays une sorte de rapport hiérarchique, un peu comme une influence qui dicterait – pour les déclencher ou les freiner – les décisions d’un Etat.
Le Président américain est-il venu à Tel-Aviv pour modérer les ardeurs de Benjamin Netanyahu ou lui signer un blanc-seing dans sa réponse à l’agression du Hamas ? Ça change tout, évidemment.
Et impossible pour le moment de pouvoir pencher totalement pour l’une ou l’autre des hypothèses. Un peu des deux, sans doute.
M. Biden est par exemple allé dans le sens de Netanyahu en affirmant qu’Israël ne pouvait être responsable de la mort de centaines de personnes après la destruction d’un hôpital à Gaza. Il se baserait sur des “données” américaines. A l’inverse, il a sans doute infléchi la position du Premier ministre israélien, qui accepte désormais que l’aide humanitaire puisse être acheminée vers la bande de Gaza depuis l’Egypte.
Cette prudence apparente est évidemment liée à un conflit qui n’est pas que bipartite. Il engage, d’une certaine manière, toute une région. Et le reste du monde, par la même occasion. En tout cas, on peut être sûr d’au moins une chose – retenons la plus porteuse d’espoir – : la diplomatie est en marche. Les signes sont nombreux, qui le montrent. Histoire de signe(s)…