Un seul homme – L’édito de Christophe Bonnefoy
La Nupes est la Nupes. Jean-Luc Mélenchon reste Jean-Luc Mélenchon. Bien sûr ce dimanche, ce n’est pas en chef de file de la joyeuse troupe de la gauche unifiée qu’il venait jouer le tribun à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme. Mais en figure de proue de La France insoumise, son bébé. Il ne fallait donc pas s’attendre à ce qu’il vienne glorifier les têtes pensantes du PS, du PC ou d’EELV. Il a pourtant loué l’initiative du socialiste Olivier Faure de vouloir taxer les superprofits et de proposer l’idée aux Français sur un plateau référendaire. Mais indirectement, il glorifie sa propre personne : voilà le type même de combat que l’ex-ministre socialiste a engagé depuis qu’il rêve de s’asseoir à l’Elysée. Ponctionner les riches ? En définitive… c’est un peu de lui, non ?
L’éloquent discours de cet « amphi d’été » n’a pas vraiment surpris. Après tout, Jean-Luc Mélenchon excelle dans le registre de sniper. Anti-Macron. Anti-capitaliste. Anti-tout ? Presque.
Et il n’y a guère que lui pour rester convaincu – et encore… – que la Nupes est devenu le joyau d’une gauche rassemblée. Pour l’instant, ça tient. Mais demain ? Les accrocs sont déjà nombreux, pour l’instant sans conséquence néfaste pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Les projets fondateurs ? Le contenu d’un programme ? A part jeter des seaux d’huile sur le feu, on a un peu de mal à comprendre ce qui fait l’essence de cette famille recomposée. Après tout, n’oublions pas que les objectifs de Jean-Luc Mélenchon, bien qu’il s’en défende, n’ont pas été atteints lors des derniers scrutins. Il n’est ni Président, ni Premier ministre. Mais la ligne directrice semble claire, en filigrane : attiser les colères et fixer un rendez-vous. 2027 n’est pas si loin…