Un sale tour – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il y a au moins une chose qui se porte bien dans notre pays : le tourisme. L’année 2017 a été exceptionnelle. Et le premier semestre 2018 ne l’est pas moins. Globalement, la Coupe du monde de football, la météo capricieuse et les grèves n’ont pas vraiment entamé le moral des fans d’escapades en famille, qu’ils soient français ou étrangers, d’ailleurs. Pour ces derniers, on pourrait même presque imaginer, avec un peu d’ironie, que les mouvements sociaux sont une particularité franco-française qui attise leur curiosité. Qui n’a pas vécu une grève dans notre pays, n’en a pas vraiment exploré toutes les richesses, pourrait- on dire !
Plus sérieusement, la France semble conserver son rang de destination la plus prisée de la planète. L’une des plus prisées pour le moins. La Côte-d’Azur garde son pouvoir d’attraction. Et Paris… Paris, bien sûr, reste la ville lumière, celle qui fait briller les yeux des Américains, des Chinois, des Russes maintenant… au moins quand les grèves ne viennent pas calmer leurs ardeurs. On y revient. Ces dernières heures, la Tour Eiffel a par exemple pris des airs de no man’s land. Elle s’est offert la coquetterie de regarder la capitale – et les visiteurs – de haut.
La faute à un mouvement de ses employés qui, pour le coup, n’avançaient aucune revendication salariale mais dénonçaient les conditions d’accueil du public. Un sale tour tout de même joué à ces milliers de touristes qui font de la visite de la grande dame une étape obligée. On imagine qu’à l’avenir, si l’envie leur prend de revenir dans notre beau pays, ils ne consulteront pas, lors d’un éventuel prochain séjour, que les guides touristiques, mais aussi la météo… sociale.