Un robot permet à Appoline d’être (presque) en classe
Empêchée d’être en classe pour raisons de santé, la collégienne Appoline, scolarisée à Saint-Saëns, maintient le contact à l’aide d’un robot, qu’elle pilote depuis chez elle. Utile… et déroutant.
« Le robot me permet de garder le contact avec le collège Saint-Saëns ». Elève de 3e, Appoline est empêchée d’aller en classe pour raisons de santé. On l’a équipée d’un robot et d’un ordinateur pour le piloter. Le robot est dans l’établissement, la demoiselle est chez elle. Celle-ci peut entendre les cours dispensés, et se faire entendre, comme si elle était présente. Certes, Appoline « préfère être en classe », même si elle appartient à une génération « web native », rien ne vaut à ses yeux une présence « en vrai ». Et puis elle estime « un peu compliqué » le maniement du fameux robot. Il se trouve aussi qu’elle coupe la caméra quasiment tout le temps, choisissant de voir ses camarades et le tableau sans être vue elle-même. Mardi 23 janvier, le robot est braqué sur le tableau du cours de sciences, mercredi, le robot va migrer en cours d’espagnol. Appoline se passe d’une fonctionnalité de la machine intelligente, qui lui permettrait de participer aux pauses avec ses camarades. « Je n’ai pas besoin de récré », explique-t-elle. Il se trouve que l’affaire serait de toute manière impossible : il manque un accès PMR à l’établissement, qui permettrait de déplacer le robot.
« Entendre les gens, ça fait forcément plaisir… »
Appoline, collégienne de 3e à Saint-Saëns
« Il faut que je travaille ». Si ce relais numérique lui est fort utile, Appoline considère que « pour suivre, ce n’est pas une question de robot » : en clair, celui-ci n’acquiert pas les enseignements à sa place. La collégienne rappelle finalement qu’elle reste seule aux commandes de sa scolarité. En revanche, elle plébiscite le robot pour le sentiment qu’il lui procure d’être avec ses camarades et ses professeurs. « Entendre les gens, ça fait forcément plaisir… ». Si le candide est plutôt épaté par la qualité du son – on entend Appoline parler comme si elle était à ses côtés – la demoiselle est plus réservée. « Ce n’est pas aussi fluide qu’une conversation en vrai ».
Difficile néanmoins de ne pas saluer cette aide apportée aux élèves contraints d’être éloignés de leur établissement. Même si, comme dans l’utilisation de nombre d’outils numériques, la connexion « saute » parfois, débranchant en somme le médiateur. Même s’il faut aussi veiller à ce qu’entre celui-ci et l’ordinateur de pilotage, les outils soient compatibles. Le PC d’Appoline a « bugué » dernièrement, entendu Reste qu’on va le lui changer.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr