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Un revers cuisant – L’édito de Patrice Chabanet

Décidément, les exécutifs européens passent un sale quart d’heure. En France, le remaniement ministériel s’est transformé en un accouchement au forceps. Plus grave en Grande-Bretagne : Theresa May patauge dans un Brexit dont on voit encore mal l’issue, sinon une sérieuse bataille au sein du Parti conservateur. Hier, c’était au tour d’Angela Merkel de souffrir les affres d’une lourde défaite électorale en Bavière. La CSU, son alliée locale, a perdu 12 points par rapport aux élections régionales de 2013. Son partenaire de la coalition gouvernementale, le SPD, ne recueille que 10% des voix. Deux grands vainqueurs : les Verts, avec 18 des voix, et le parti d’extrême droite, l’AFD, qui obtient un score de 11% et qui fait son entrée au parlement régional.
Le vote de la Bavière préfigure-t-il la nouvelle donne politique allemande ? Disons que le fauteuil d’Angela Merkel vacille sérieusement. Elle en est à son quatrième mandat, lourdement fragilisé par la crise migratoire. La grande coalition CDU-SPD, longtemps efficace, est de plus en plus perçue comme un produit cosmétique destiné à masquer les rides du consensus à l’allemande. La droite y laisse pas mal de plumes au profit d’une extrême droite de plus en plus décomplexée, avec des thématiques néonazies à peine masquées. Symétriquement, la gauche coule lentement, menacée par la montée des Verts.
En fin de compte, l’Allemagne n’échappe pas à la tendance qui traverse toute l’Europe, à savoir le délitement des partis classiques, souvent usés jusqu’à la corde. L’Italie en fournit un exemple patent. Mais le cas allemand conserve sa spécificité, à savoir le poids de l’Histoire. Pour autant, l’hypothèse d’ une évolution comme celle qu’a connue la République de Weimar est à exclure. L’Allemagne d’aujourd’hui ne connaît pas les longues files de chômeurs d’alors, ni l’hyperinflation. Son bouclier démocratique est constitué par une économie saine, avec un leadership incontestable sur l’Europe. Ça change tout.

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