Un rempart insuffisant pour Bérangère Abba

ELECTIONS LEGISLATIVES. A contre-courant, une fois encore, de l’ensemble de la circonscription, Langres a porté Bérangère Abba en tête, avec 57,15 % des suffrages. La candidate Ensemble l’a emporté dans cinq des six bureaux de vote. Insuffisant au final.

Sur l’ensemble de la circonscription, il y a eu le vote des villes et celui des villages. A Langres, ce fut celui des Quartiers-Neufs face aux autres bureaux. A l’occasion des élections législatives, la députée sortante, Bérangère Abba (Ensemble-Horizons) est arrivée largement en tête, dimanche 19 juin, dans la ville de Langres, avec 57,15 % des suffrages, et cinq des six bureaux remportés. Seul le troisième, celui des Quartiers-Neufs, lui a échappé. Avec une constance qui se renouvelle désormais à chaque élection, c’est le candidat du Rassemblement national (RN), Christophe Bentz, qui a raflé la mise dans ce dernier bureau, avec 177 voix contre 99 pour l’ancienne secrétaire d’Etat à la Biodiversité.

Cette domination langroise de la candidate de la majorité présidentielle s’est cependant avérée insuffisante pour triompher dans la circonscription. Par ailleurs, et alors qu’il ne semblait disposer que de peu de réserves de voix à l’issue du premier tour, Christophe Bentz a plus que doublé son score dans la cité de Diderot, passant d’un peu plus de 20 % des voix au premier tour à 42,85 % des suffrages dimanche dernier. Cette progression semble, en premier lieu, indiquer que le candidat du RN a pu bénéficier du report d’une partie des voix de candidats qui, pourtant, avaient appelé à voter pour son adversaire. Ce n’est sans doute pas la seule explication : dans plusieurs bureaux, singulièrement le troisième, un certain nombre d’abstentionnistes du premier tour sont, cette fois-ci, venus glisser un bulletin dans l’urne. Une mobilisation qui, a priori, n’a pas été défavorable à Christophe Bentz.

L’abstention est, d’ailleurs, une fois encore, le grand vainqueur du scrutin, avec un niveau historique en terre langroise (57,71 %). Pourtant honorable en matinée, la participation s’est effondrée dans l’après-midi, possiblement sous l’effet de la canicule. Par ailleurs, de nombreux bulletins blancs et nuls ont été dépouillés, en particulier sur les deux bureaux du centre-ville. Le maire, Anne Cardinal, n’a pas manqué d’en faire le constat : « Je n’avais jamais vu autant d’enveloppes vides. Il faudra tout de même, un jour, que soit menée une véritable réflexion sur les bulletins blancs. C’est un signe fort qui a été envoyé ». C’est, en tout cas, un révélateur de l’incapacité de Bérangère Abba à pouvoir incarner un véritable front républicain à Langres. Et, tout autant que les scores stratosphériques de son adversaire dans les petites communes, c’est peut-être ce qui lui aura été fatal.

N. C.

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