Un projet de savonnerie artisanale à Auberive
Consommer son hygiène de manière responsable et écologique ? A Auberive, Clarisse André propose des savons au lait de chèvre et savons liquides.
Clarisse André, 24 ans, originaire d’Auberive, a toujours été proche de la nature et de ce qu’elle peut apporter. A 20 ans, elle suit une formation de responsable d’exploitation agricole. « C’est ainsi que je suis tombée amoureuse de l’élevage de chèvres et ses enjeux ». Après de nombreuses expériences en fromagerie dans de petites et grandes exploitations, Clarisse a commencé à vouloir utiliser le lait de chèvre différemment : « je venais de créer mes premiers savons ».
Après avoir découvert le maraîchage et l’éco-pâturage, elle se forme en création d’entreprise puis une formation savonnerie à Grenoble. « En parallèle, j’ai commencé à élever mes deux premières chèvres grâce au petit terrain que je possède. Aujourd’hui, je produis mes savons, mais afin de pouvoir les vendre dès l’année prochaine, je dois faire valider mes recettes, construire un laboratoire aux normes ».
La recette
Après un an de recherches et tests, Clarisse enfin trouvé “LA” recette idéale. Afin de préserver toutes les qualités de ses huiles, elle utilise la méthode de saponification à froid.
« Afin de créer une gamme de savon liquide, j’ai également appliqué cette méthode en changeant la soude caustique par de la potasse pour un savon liquide 100 % haut-marnais ».
Pour proposer un produit de qualité, Clarisse a testé différentes huiles afin de faire un choix. Les grandes gagnantes sont l’huile de tournesol, l’huile de colza, l’huile de cameline et l’huile d’olive. Ces huiles végétales offrent douceur et soin à la peau, en complément du lait de chèvre qui compose le savon. « J’ai également décidé d’ajouter aux savons solides un peu d’argile afin de profiter des vertus de cette dernière en plus de pouvoir colorer mes savons naturellement ».
Pour parfumer, il était hors de question d’avoir recours au chimique. C’est pourquoi elle utilise des huiles essentielles françaises.
Une collecte en ligne
Pour ce projet, Clarisse doit avoir un laboratoire aux normes européennes, du matériel agrée et faire valider ses recettes par un toxicologue. Les fonds levés permettront de lancer son atelier savonnerie en investissant dans la caravane qu’elle transformera en laboratoire et son aménagement ainsi que les dépenses administratives liées à la création de cette activité. « Etant trop jeune pour avoir de grosses économies dans mes bagages et ayant un projet bien trop atypique pour intéresser les banques », elle a recours à une cagnotte en ligne via miimosa.
De notre correspondante Evelyne Prodhon
Les chèvres vues par Clarisse
Clarisse André parle de ses chèvres : « ayant croisé sur ma route de nombreuses chèvres alpines et saanen, j’ai choisi d’acquérir deux petites chevrettes croisées. Elles sont un mélange de races laitières élevées en Haute-Marne. Grâce à leur diversité génétique et leur implantation sur le territoire, elles sont parfaitement adaptées à l’entretien des sols et la production de lait.
J’aimerais obtenir des individus de « chèvres des fossés » afin d’améliorer la qualité du lait. Ces petites chèvres du grand ouest sont très rustiques et ont un lait plus riche et gras pour un meilleur pouvoir hydratant. Je souhaite également acquérir un bouc anglo-nubien. Cette race importée d’Afrique vers l’Angleterre ne semble pas avoir sa place en Haute-Marne mais elle est très intéressante car plus résistante aux grosses chaleurs.