Un peu mieux mais pas encore ça
Après une année 2016 particulièrement catastrophique pour l’agriculture haut-marnaise, les résultats financiers de la ferme Haute-Marne, pour 2017, ne pouvaient être que meilleur. Avec, en moyenne, toutes zones et toutes productions confondues, un revenu de 140 €/ha (au lieu de – 11 en 2016), les agriculteurs ne creusent plus mais ne bouchent pas encore les trous de trésorerie.
Cerfrance Champagne Nord Est Ile de France vient de dévoiler les résultats économiques de la ferme Haute-Marne. Il s’avère que les résultats sont meilleurs que l’an dernier. Certains diront qu’il était difficile de faire pire avec, en 2016, des pertes financières pour toutes les catégories. Cette année, le redressement est moins flagrant pour les grandes cultures. L’élevage va mieux mais reste très fragilisé.
Grandes cultures
En céréales, après trois ans de baisse, les prix annoncent une sortie de crise mollassonne. L’évolution des stocks, la parité euro/dollar et euro/rouble, la production russe détermineront les prix de demain sachant malgré tout que la récolte 2016 de mauvaise qualité a fait perdre des marchés à la France. Il n’est pas évident qu’elle les reconquiert facilement. Pour les oléagineux, la tendance est la même mais la reprise est encore plus molle face aux incertitudes liées au développement des biocarburants, à la production américaine et aux achats chinois. En fait, la demande chinoise va être déterminante.
Les prix retenus par Cerfrance sont, pour 2017, de 130 € la tonne en blé, 135 pour les orges d’hiver, 165 pour les orges de printemps et 355 pour le colza. Ces chiffres en baisse par rapport à 2016 sont déjà contestés pour les orges car beaucoup seront déclassés de brasserie à mouture du fait d’un excès de protéines. Du côté des charges en grandes cultures, elles sont également en baisse d’une cinquantaine d’euros par hectare sur un an (-160 en 5 ans) du fait de la baisse des charges sociales et du poste “engrais”.
Au bout du compte, avec, en plus des rendements meilleurs et surtout une meilleure qualité des produits, le revenu en grandes cultures est estimé, cette année, 30 € de l’hectare au lieu des – 106 en 2016 et des + 55 sur 5 ans. L’excédent brut d’exploitation est de 275 €/ha contre 151 en 2016. A noter que ce revenu moyen s’inscrit dans une large fourchette allant de – 105 à + 170 €/ha.
Lait
La hausse du prix du lait de 2017 a stimulé la production mondiale aux Etats-Unis de + 2,5 % et en Europe de + 3 %. Cette augmentation de production s’explique aussi par le maintien dans l’élevage de vaches qui auraient dû être réformées et qui ont permis de compenser les fourrages de mauvaise qualité de 2016. Les fourrages de 2017 vont permettre une production à moindre coût.
Sur le marché, la forte demande en matière grasse avec le beurre à plus de 5 000 € la tonne n’arrive pas à contrecarrer les excédents en poudre qui empêchent le prix du lait d’exploser. Quant à la consommation, elle reste déprimée en France et morose en Allemagne. Pour ces raisons, les transformateurs cherchent à se différencier avec des labels, AOC ou autres qualités.
Avant les annonces de Savencia, Cerfrance tablait, pour 2017, sur une hausse du prix du lait payé aux éleveurs de 10 % avec une moyenne de 347 €/1 000 l (prix en dessous de la moyenne sur 5 ans mais en hausse de 31 €/2016). Mais, attention, avec la production qui repart fortement, les prix pour début 2018 sont déjà annoncés stable voire à la baisse. Sur un an, les charges sont en baisse de 95 €/ha grâce à la baisse des appros. Il en résulte que la marge brute sera la meilleure depuis 6 ans, à 235 €/1 000 l.
En termes de revenus, une exploitation “lait céréales” aura, en moyenne, un revenu de 140 €/ha après le – 40 de 2016 et le + 96 sur 5 ans. La fourchette va de 20 à 250 € et l’EBE moyen est de 510 €/ha. Pour une exploitation “lait viande”, la moyenne est de 170 € avec une EBE de 580 €.
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