Un peu de légèreté – L’édito de Patrice Chabanet
Il ne faut pas donner à certains évènements l’importance qu’ils n’ont pas. La visite de Charles III et de la reine, ce sont plus des images que du texte. Le monarque britannique a d’abord un rôle de représentation, alors que le chef de l’Etat français dirige un exécutif. On n’aura donc pas droit à des annonces fracassantes. Reste l’aspect qui oscille entre paillettes et symbolisme.
Les Français, on le rappelle souvent, ont la nostalgie des périodes royales, avec leurs pompes et leurs fastes. Histoire de donner un peu de légèreté à une actualité lourde. Les informations sur le chapeau de la reine et la couleur de sa robe prennent le dessus sur la taille des obus livrés à l’Ukraine ou sur les nappes phréatiques qui peinent à se remplir.
Des esprits grincheux – une espèce qui prospère en France – diront qu’on exhibe un luxe ostentatoire quand une partie de la population galère pour finir le mois. La critique est fondée mais il faut rester réaliste : on ne reçoit pas le roi d’un pays ami dans un fast-food et on ne trinque pas avec lui un verre de soda à la main.
Si on prend du champ, si on contextualise comme on dit aujourd’hui, un simple rappel historique donnera la juste mesure de l’évènement. Charles III représente une nation qui nous a permis de remonter la pente après la débâcle de juin 40. Malgré un Brexit qu’elle semble regretter maintenant, elle demeure notre amie. Qu’on l’accueille à bras ouverts est on ne peut plus normal. Calculer le coût de ce séjour a quelque chose de « petty », dirait-on en anglais. Oui, quelque chose de mesquin.